17 novembre, 2010

Attentat de Karachi: le PS somme Sarkozy de s'expliquer sur des soupçons de corruption

Attentat de Karachi: le PS somme Sarkozy de s'expliquer sur des soupçons de corruption

Selon cette hypothèse, l'attentat de Karachi de 2002 qui avait coûté la vie à 14 personnes dont 11 Français pourrait être lié à l'arrêt par Jacques Chirac du versement de commissions promises au Pakistan par le gouvernement Balladur.

Click here to find out more!

Le PS a sommé mercredi Nicolas Sarkozy de s'expliquer après que l'ex-ministre de la Défense Charles Millon eut révélé à la justice qu'il y avait eu corruption en marge d'un contrat de vente de sous-marins au Pakistan, au coeur de l'enquête sur l'attentat de Karachi en 2002.

Saisi d'une plainte de familles de victimes de cet attentat pour "faux témoignage" et "entrave à la justice", le juge Renaud Van Ruymbeke a auditionné lundi M. Millon, a annoncé mercredi à l'AFP une source proche du dossier.

Le ministre de la Défense entre mai 1995 et juin 1997, a rapporté que l'ex-président Jacques Chirac lui avait demandé peu après son élection de "procéder à la révision des contrats d'armement et de vérifier dans la mesure du possible s'il existait des indices sur l'existence de rétrocommissions" vers des décideurs français.

La justice s'interroge sur l'existence de rétrocommissions liées à la vente de sous-marins au Pakistan qui auraient été destinées au financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.

Selon cette hypothèse, l'attentat de Karachi de mai 2002, qui avait tué 14 personnes dont 11 Français, serait lié à l'arrêt par Jacques Chirac du versement de commissions promises au Pakistan par le gouvernement Balladur.

"Pour le contrat pakistanais, au vu des rapports des services secrets et des analyses qui ont été effectuées par les services du ministère (de la Défense), on a eu une intime conviction qu'il y avait rétrocommissions", a affirmé M. Millon, citant également le contrat Sawari II de vente de frégates à l'Arabie saoudite.

M. Millon a dit s'être forgé son "intime conviction" grâce aux "rapports qui (lui) ont été faits verbalement par la DGSE". L'ancien ministre a même ajouté même que, "de mémoire", des traces de ces rétrocommissions avaient été retrouvées en Espagne, en Suisse, à Malte et au Luxembourg.

M. Millon a précisé avoir été "en lien direct" avec les collaborateurs de M. Chirac, "en particulier avec le secrétaire général, Dominique de Villepin, qu'(il tenait) régulièrement informé des investigations".

Après ces révélations, le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, a exhorté Nicolas Sarkozy à "apporter toutes les explications utiles". En juin 2009, le chef de l'Etat avait qualifié de "fable" l'existence de rétrocommissions.

La patronne du PS, Martine Aubry, a réclamé "la transparence", tandis que le PCF a dénoncé "une affaire de corruption au plus haut niveau de l'Etat".

Le président du MoDem François Bayrou, qui fut ministre de l'Education de M. Balladur, a dénoncé sur France 2 "des affaires qui pourrissent la vie politique française depuis des décennies" et demandé de "lever le secret-défense".

Le juge Van Ruymbeke a également entendu le 10 novembre Renaud Donnedieu de Vabres, chargé de mission au cabinet du prédécesseur de Charles Millon à la Défense, François Léotard. M. Donnedieu de Vabres a assuré que "le contrat Agosta n'a rien à voir avec le financement de la campagne de M. Balladur".

Les rapporteurs du Conseil constitutionnel avaient prôné en 1995 un rejet des comptes de campagne de M. Balladur, un avis non suivi par le Conseil, alors présidé par Roland Dumas et qui avait validé les comptes.

Le juge Van Ruymbeke, qui cherche à savoir si des Sages avaient des soupçons, a demandé à l'actuel président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, de lui transmettre le contenu des discussions entre les membres.

M. Debré a dû opposer une fin de fin de non-recevoir au motif que ces échanges sont soumis au secret du délibéré.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire