25 octobre, 2010

Vers un retour à la normale dans les stations-service

Source Reuters

Vers un retour à la normale dans les stations-service

La sortie des carburants de plusieurs raffineries françaises était toujours interrompue lundi, mais le personnel était moins motivé, ont reconnu plusieurs responsables syndicaux © Sipa

Une reprise se dessinait, lundi, dans le secteur du pétrole en France, point de fixation depuis le début de la contestation de la réforme des retraites. Les salariés des deux raffineries françaises du groupe américain Exxon Mobil, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et Port-Jérôme (Seine-Maritime), ont voté la reprise du travail, a annoncé la CFDT. Ceux de celle de Reichstett (Bas-Rhin) ont décidé, quant à eux, la fin du blocage des expéditions, a-t-on appris de même source.

Pour reprendre la production, de nombreuses raffineries dépendent cependant des terminaux pétroliers de Fos-Lavera, où la grève est entrée lundi dans son 29e jour et où des dizaines de pétroliers sont bloqués en rade, ainsi que de ceux du Havre, également en grève. Mise à part celle de Dunkerque, à l'arrêt depuis plus d'un an, toutes les raffineries du pays, sauf une, dépendent en grande partie de ces deux terminaux pour leur approvisionnement en pétrole brut.

Le gouvernement a fait appel aux importations pour ravitailler les quelque 12.300 stations du pays, et il espère ainsi que 80 % d'entre elles seront opérationnelles mardi, contre trois quarts environ dimanche. "On peut se fixer comme objectif que les quatre cinquièmes des stations-service françaises seront en état de fonctionner demain, ce qui n'empêchera pas des désagréments ponctuels", a déclaré Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Énergie, lors d'une conférence de presse en fin de journée. Il a reconnu la persistance de difficultés notamment en Ile-de-France, dans l'ouest et le centre-ouest du pays, mais il a ajouté que la situation était "en cours d'amélioration" dans les sept départements les plus touchés. Dans le département du Rhône, 87 stations sur 250 étaient totalement à sec lundi, a précisé Jacques Gérault, le préfet de région, et les deux tiers des stations rencontraient des problèmes d'approvisionnement.

Plus aucun dépôt bloqué

La sortie des carburants de neuf des 12 raffineries françaises, en comptant Dunkerque, était toujours interrompue lundi. Le personnel, cependant, est moins motivé qu'au début du conflit et le mouvement s'essouffle quelque peu, reconnaissent plusieurs responsables syndicaux.

La situation s'éclaircit également sur le front des dépôts puisque plus aucun n'est bloqué sur le territoire français, selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Le gouvernement a ordonné l'usage de la force pour débloquer une vingtaine de dépôts depuis plusieurs jours. Deux compagnies de CRS sont ainsi intervenues au petit matin pour débloquer le dépôt de Saint-Pierre-des-Corps, près de Tours, qui était paralysé depuis une semaine par des transporteurs routiers. Le plus important dépôt pétrolier du sud-est de la France, à Fos-sur-Mer, a été bloqué pendant quelques heures par des dockers et des agents du port de Marseille, mais ils ont ensuite libéré les accès, et les camions-citernes ont pu reprendre leurs rotations pour ravitailler les stations-service de la région.

La circulation des camions-citernes sur les routes de France sera autorisée exceptionnellement le week-end prochain dans l'espoir de faciliter un retour à la normale.

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