29 octobre, 2010

RDC Viols collectifs : le gouvernement proteste contre la représentante de l'ONU

Par François Soudan

Lambert Mende Omalanga, le ministre congolais de la Communication. Lambert Mende Omalanga, le ministre congolais de la Communication. © Vincent Fournier/J.A.

Le porte-parole du gouvernement de RDC Lambert Mende juge contreproductives les sorties à répétitions de la représentante de l'ONU pour la lutte contre les violences sexuelles, Margot Wallström. Elle met notamment en cause l'armée congolaise.

La Suédoise Margot Wallström n’est plus persona grata à Kinshasa. Motif : le rapport incendiaire que la représentante spéciale de l’ONU chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits a présenté, le 14 octobre, devant le Conseil de sécurité, à New York, et dans lequel elle accuse les Forces armées de la RD Congo (FARDC) d’avoir commis de multiples viols contre des dizaines de femmes du territoire de Walikale, dans le Nord-Kivu, en juillet et août 2010. Une charge d’autant plus gênante pour le pouvoir qu’elle est survenue à la veille du sommet de la Francophonie, à Montreux, au cours duquel le président Kabila a défendu la candidature de son pays pour les prochaines assises de 2012.

Interrogé par J.A., Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, se dit « perplexe » face à ce qu’il qualifie d’« allégations ». « Certes, dit-il, plusieurs éléments des FARDC ont été poursuivis et condamnés pour des actes de ce type. Mais les statistiques judiciaires à Goma ne signalent aucun cas de violences sexuelles à partir de juillet 2010. En outre, lors de ses entretiens, le 5 octobre, avec les autorités congolaises à Kinshasa, Mme Wallström­ n’a pas tari d’éloges à l’égard des FARDC et de la justice militaire congolaise. Et elle ne nous a communiqué aucun des faits répréhensibles en question. D’ailleurs, le 16 octobre, toujours devant le Conseil de sécurité, Roger Meece, le patron de la Monusco [Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC, NDLR], l’a diplomatiquement contredite en soulignant que les crimes commis à Walikale étaient imputables aux rebelles des FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda], aux Maï Maï Cheka et aux éléments du colonel renégat Emmanuel Nsengiyumva. Mme Wallström, qui s’était distinguée en parlant de la RDC comme de “la capitale mondiale du viol”, apporte plus de confusion que de solutions au drame congolais ».

Margot Wallström, dont Lambert Mende n’hésite pas à dire qu’« elle est bien la seule à avoir vu des soldats congolais violer des femmes à Walikale », maintient, elle, ses accusations.

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