08 octobre, 2010

Police et justice se donnent la main


Le jeudi 7 octobre 2010 s’est ouvert à Ouagadougou le deuxième atelier national sur la coopération judiciaire et policière sur le thème « Lutte contre la criminalité et respect des droits de l’homme ». Pendant 48 heures, policiers et praticiens du droit travailleront à recadrer les actions de lutte contre le phénomène de criminalité dans le respect des droits fondamentaux de l’homme.

Le Burkina Faso connaît ces dernières années une forte recrudescence du grand banditisme, avec usage d’armes à feu, spoliation de biens et de sommes d’argent. En effet il ne se passe pas un jour sans que l’on ait vent d’agression de populations par des bandes armées dans telle localité ou telle autre. Cette situation d’insécurité régulière et aggravée a conduit les autorités à prendre un certain nombre de mesures visant à préserver la sécurité des personnes et des biens sur tout le territoire burkinabè. Parallèlement à ces mesures, le gouvernement a institué depuis 2009 une rencontre annuelle de convergence entre justice et police judiciaire.

En instruisant une telle rencontre, dira Zakalia Koté, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, « le chef du gouvernement a compris la nécessité d’une politique pénale sûre, efficace et pragmatique ; d’une coopération et d’une collaboration renforcée des différents acteurs de la lutte ». Ainsi, après la rencontre d’avril 2009, qui jetait les bases de la coopération policière et judiciaire dans ce contexte de grande criminalité, les départements de la gendarmerie, de la police et de la justice se retrouvent cette année encore pour échanger pendant 2 jours sur le thème « Lutte contre la criminalité et respect des droits de l’homme ».

En effet, comme le dit l’Ambassadeur de France, François Goldbaltt, dont l’Etat soutient le Burkina Faso dans sa politique nationale de lutte contre l’insécurité, « la sauvegarde de l’Etat de droit impose qu’une réponse mesurée mais effective, aux incivilités chroniques, quel que soit leur degré de gravité, soit apportée, et ce, dans le respect des droits fondamentaux de la personne ». Pendant longtemps, les méthodes des forces de l’ordre dans les opérations de riposte contre l’insécurité et le grand banditisme ont été critiquées par les organismes de défense des droits de l’homme ; cette situation à long terme a fini par instaurer une atmosphère de méfiance entre les différents acteurs de la lutte.

Dans un tel contexte, le deuxième atelier de coopération judiciaire et policière se présente donc comme une opportunité pour les agents des deux corps d’établir un bilan sans complaisance de l’état des lieux au sein de chaque structure pour mieux organiser leur action commune en tenant compte des engagements internationaux souscrits par le Burkina en matière de respect des droits de l’homme. Pendant 48 heures, il sera donc question du traitement en temps réel des procédures pénales dans le respect des droits fondamentaux reconnus à tout être humain.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire