30 octobre, 2010

Le sommet de l'ASEAN à Hanoï dominé par les tensions Chine-Japon

HANOI (AP) — Provoquant la colère de Pékin, Washington est intervenu samedi, au sommet de l'ASEAN au Vietnam, dans la querelle territoriale maritime entre la Chine et et Japon.

"Les Etats-Unis ont un intérêt national à la liberté de navigation et à ce que le commerce ne soit pas entravé", a déclaré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Rodham Clinton. "Et lorsque des disputes se font jour au sujet de territoires maritimes, nous entendons qu'elles se règlent pacifiquement dans le cadre du droit international", a-t-elle lancé au début du sommet rassemblant les nations du Sud-Est asiatique.

La relation entre Tokyo et Pékin s'est tendue depuis l'arraisonnement d'un bateau de pêche chinois par deux patrouilleurs des garde-côtes nippons au large d'îlots dont les deux pays se disputent la souveraineté. Les îles de mer de Chine orientale sont nommées Diaoyu en Chine et Senkaku au Japon. La tension est donc à son plus haut depuis cinq ans entre les deux puissances asiatiques.

Samedi, juste avant l'ouverture du sommet de l'ASEAN, le Premier ministre japonais Naoto Kan a cependant brièvement parlé avec son homologue chinois Wen Jiabao, mais déploré qu'une vraie réunion bilatérale "n'ait pas eu lieu". Il a cherché à minimiser la querelle et affirmé qu'une solution allait être trouvée.

La collision du mois dernier a déclenché la colère de la Chine, où le sentiment anti-japonais est toujours sous-jacent. Elle a provoqué des manifestations de rue ainsi que des restrictions sur les exportations de métaux chinois sensibles.

Mme Clinton s'est dite prête à organiser une réunion tripartite pour tenter de régler le différend sino-nippon. Mais Washington a clairement fait savoir qu'il était du côté de Tokyo dans la querelle, rappelant que les îles étaient couvertes par le pacte de sécurité liant le Japon et les Etats-Unis.

Ce qui a déclenché l'ire de Pékin. Samedi, le chef de la diplomatie chinoise Yang Jiechi a appelé Hillary Clinton à la prudence et à la discrétion, l'exhortant à s'abstenir de "déclarations erronées" sur cette question hautement sensible, selon un communiqué publié sur le site du ministère des Affaires étrangères.

Hillary Clinton a cependant tenu a réaffirmer que Washington n'avait aucune intention de renoncer à son rôle de premier plan en Asie-Pacifique, à entretenir ses relations bilatérales et à développer ses "partenariats émergents avec un vaste éventail de pays". AP

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