29 octobre, 2010

Indonésie: nouvelle forte éruption du Merapi, secours ralentis pour les victimes du tsunami

Indonésie: nouvelle forte éruption du Merapi, secours ralentis pour les victimes du tsunami

Indonésie: nouvelle forte éruption du Merapi, secours ralentis pour les victimes du tsunami

Le volcan indonésien Merapi, qui avait causé la mort de 34 personnes mardi, est de nouveau entré en éruption dans la nuit de vendredi à samedi, provoquant la fuite de milliers d'habitants effrayés par la puissance de l'explosion.

Cette série d'éruptions est l'une des deux catastrophes naturelles auxquelles sont confrontées les autorités indonésiennes depuis le début de la semaine. A plus de 1.000 km du volcan, la situation restait difficile sur les îles frappées par un puissant tsunami, qui a provoqué la mort de plus de 400 personnes, selon un nouveau bilan établi vendredi.

La nouvelle éruption du Merapi, qui s'est produite samedi vers 01h00 (18h00 GMT vendredi), a été plus puissante et sonore que celle de mardi, projetant des cendres incandescentes jusqu'à plus de 10 km du cratère, ont indiqué des habitants à l'AFP.

"Elle était deux fois plus forte", a témoigné Tarman, qui réside à 12 km du cratère. "J'ai entendu plusieurs explosions ressemblant à des coups de tonnerre. J'étais tellement effrayée que je tremblais de tout mon corps", a ajouté Mukinem, une mère de famille de 42 ans.

De nombreux habitants vivant à l'extérieur de la zone évacuée en début de semaine ont alors décidé de fuir en voiture ou en moto, provoquant des embouteillages en pleine nuit, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Le volume de matériau volcanique émis a été moins important que mardi mais comme la pression était supérieure, les cendres ont été projetées plus loin", a indiqué Subandrio, l'un des vulcanologues chargés de la surveillance du Merapi.

"Le Merapi est actuellement très dangereux", a-t-il réitéré, en précisant que les autorités allaient probablement devoir étendre l'ordre d'évacuation à un rayon de 20 km autour du volcan contre 10 km jusqu'à présent.

Environ 50.000 personnes sont déjà accueillies dans les centres temporaires établis depuis lundi à proximité de Yogyakarta, la grande ville voisine.

Le Merapi, qui culmine à 2.914 m dans le centre de l'île de Java, entre en éruption tous les quatre ou cinq ans, un rythme court pour un volcan. Près de 70 éruptions ont été recensées depuis le milieu du XVIe siècle, dont certaines dévastatrices, comme en 1930 (1.400 morts) et 1994 (60 morts).

Sur l'archipel des Mentawaï, le dernier bilan officiel du tsunami de lundi a fait état d'"au moins 408 morts" mais les autorités s'attendaient à ce qu'il dépasse 600, les chances de retrouver des survivants parmi les quelque 300 disparus diminuant.

Les opérations de secours ont été freinées vendredi par de mauvaises conditions météorologiques, avec une mer formée et de la pluie, qui ont accru les difficultés de transports vers les villages de pêcheurs dévastés par le raz-de-marée.

"Nous n'avons encore reçu aucune aide du gouvernement", se sont plaints plusieurs rescapés du village de Munte, rayé de la carte lorsqu'un mur d'eau "d'une dizaine de mètres de haut" a tout balayé sur 300 m à l'intérieur des terres.

Des vivres, des médicaments et des tentes ont bien été débarqués à Sikakap, le principal port de l'île de Pagaï du Nord. "Mais il est difficile de les distribuer dans les zones les plus touchées. Le nombre de bateaux est limité et le mauvais temps perturbe l'acheminement. Les accès par la terre sont aussi très délicats", a expliqué Joskamatir, un responsable des opérations sur l'île.

De nombreux pays ont proposé une aide matérielle ou financière à l'Indonésie, à l'instar de la Commission européenne qui a débloqué 1,5 million d'euros.

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