29 octobre, 2010

Guantanamo: Omar Khadr parle pour la première fois à son procès

Guantanamo: Omar Khadr parle pour la première fois à son procès

Le jeune Canadien Omar Khadr, qui plaide coupable du meurtre d'un soldat américain, a pris la parole pour la première fois jeudi lors de son procès à Guantanamo, exprimant des remords et déclarant à la veuve de la victime: "Je suis vraiment désolé".


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Le jeune Canadien Omar Khadr, qui plaide coupable du meurtre d'un soldat américain, a pris la parole pour la première fois jeudi lors de son procès à Guantanamo, exprimant des remords et déclarant à la veuve de la victime: "Je suis vraiment désolé".

"J'aurais souhaité pouvoir faire quelque chose pour effacer cette douleur", "que j'ai causée", a-t-il ajouté, debout, lors d'une déclaration qu'il n'a pas faite sous serment et qui n'était pas sujette à un contre-interrogatoire.

La veuve du soldat tué en Afghanistan en 2002, Tabitha Speer, a alors fondu en larmes, avant d'agiter violemment la tête en signe de dénégation. Quelques heures plus tôt à la barre, elle s'était adressée au jeune Canadien en lui lançant: "Vous serez toujours un meurtrier à mes yeux".

Khadr, interrogé par son avocat militaire Jon Jackson, a déclaré qu'il avait choisi de plaider coupable d'avoir tué un infirmier militaire américain en lançant une grenade "pour assumer la responsabilité" de ses actes.

Lors de cette courte intervention, l'accusé, qui comparaît depuis quatre jours devant un tribunal militaire d'exception sur la base navale américaine à Cuba, a expliqué qu'en prison "il avait compris la beauté de la vie" et qu'il souhaitait plus tard "devenir médecin pour soulager la douleur des autres".

"Je sais ce que c'est que la douleur", a ajouté le Canadien qui a été grièvement blessé lors de son arrestation, perdant la vision d'un oeil.

"Je suis Omar Khadr, j'ai 24 ans, j'ai arrêté l'école en 4e, mes loisirs sont le sport et la lecture", a-t-il dit. "Mon plus grand rêve est de sortir d'ici". L'accusé a été incarcéré à Guantanamo il y a huit ans, alors qu'il n'avait que 15 ans.

Appelée plus tôt à la barre par l'accusation, la veuve du soldat américain, vêtue d'une robe noire et blanche, a arraché des larmes au public en lisant des lettres de ses enfants adressées à l'accusé.

"A toi", Omar Khadr, "pour ce que tu as fait à ma famille. Tu me rends très triste et je t'en veux", a écrit la fillette du sergent Christopher Speer.

Digne, le visage perlé de larmes, Tabitha Speer s'est adressée directement à l'accusé assis, la tête penchée sur la poitrine dans une attitude de contrition.

"Omar Khadr avait un choix à faire le 27 juillet 2002", a déclaré la jeune femme. "Il pouvait se rendre (...), mais il a choisi de rester et de se battre. Tout le monde parle de lui comme d'une victime, d'un enfant. Les victimes, les enfants, ce sont mes enfants, et pas vous".

Jeudi, la défense a fait entendre, via une liaison vidéo avec l'Afghanistan, un responsable militaire en poste à Guantanamo entre 2006 et 2008, qui a estimé que le Canadien avait "le potentiel pour se réinsérer", "vu son âge, son manque d'expérience, le fait que c'est son père qui l'a emmené en Afghanistan".

Dans une lettre au tribunal datée de lundi, un responsable de l'ONU a demandé de ne pas condamner Khadr à de la prison, en vertu du principe régissant le sort des "enfants soldats".

"A tous égards, Omar est l'exemple type d'un enfant soldat, recruté par des groupes sans scrupule pour combattre, à la demande d'adultes, dans des conflits qu'ils comprennent à peine", a écrit Radhika Coomaraswamy, représentante spécial de l'ONU pour les enfants et les conflits armés.

Témoignant pour la défense, Arlette Zinck, professeur d'une université canadienne, Kings University College, s'est dite prête à aider le jeune musulman à intégrer cette université chrétienne.

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