18 octobre, 2010

Brésil: lutte encore indécise à quinze jours du second tour de la présidentielle

Brésil: lutte encore indécise à quinze jours du second tour de la présidentielle

Brésil: lutte encore indécise à quinze jours du second tour de la présidentielle

Sans l'appui du Parti Vert (PV) de Marina Silva qui a décidé de garder une position "indépendante", les deux candidats à la présidence du Brésil se livrent une lutte indécise à quinze jours du second tour de l'élection.

Dilma Rousseff, 62 ans, la dauphine du président Luiz Inacio Lula da Silva, et le social-démocrate José Serra, 68 ans, ex-gouverneur de Sao Paulo, se disputent les vingt millions de voix de l'ex-candidate écologiste, cruciales pour remporter le scrutin du 31 octobre qui désignera le successeur de Lula, au sommet de sa popularité après huit ans de mandat.

"Dilma", comme l'appellent les Brésiliens, et M. Serra se sont livré un nouveau duel dimanche soir dans le cadre d'un second débat télévisé où la corruption a été le thème central. Exit "Dieu et l'avortement" qui avaient jusque là dominé la campagne du second tour, a souligné lundi l'éditorialiste du quotidien Folha de Sao Paulo, Eliane Cantanhede.

M. Serra a attaqué l'une des ministres de Lula et ex-collaboratrice de Dilma Rousseff accusée de trafic d'influence et contrainte de démissionner avant le premier tour tandis que la dauphine de Lula a dénoncé la gestion de l'Etat de Sao Paulo dont M. Serra était gouverneur jusqu'en mars.

"Les près de 20 millions (de Brésiliens) qui ont voté pour notre proposition ont montré une sensibilité très grande (...) pour les thèmes de l'environnement et du développement durable et je déplore que ces thèmes aient été ignorés", a déclaré lundi la candidate écologiste et évangéliste, Marina Silva, 52 ans.

Mme Rousseff était la grande favorite du premier tour le 3 octobre mais elle a commencé à perdre des voix avec les dénonciations de corruption envers son ex-collaboratrice, Erenice Guerra, mais surtout en raison de l'hémorragie des votes des chrétiens évangéliques et des catholiques.

Une forte campagne sur internet affirmant qu'elle était en faveur de la légalisation de l'avortement dans le plus grand pays catholique du monde, a fait migrer de nombreux électeurs pour la candidature de l'écologiste et ardente chrétienne, membre de l'église pentecôtiste Assemblée de Dieu.

Lundi, les évêques du sud-est du Brésil ont de nouveau affirmé dans une lettre ouverte "rejeter avec véhémence (...) tout type d'avortement" et "encourager (les électeurs) maintenant plus que jamais à donner leur vote au candidat qui respecte les principes éthiques et les critères de la morale catholique".

Cependant, la baisse de Mme Rousseff dans les sondages a réveillé les militants du Parti des Travailleurs (PT, gauche) de Lula et les mouvements sociaux, comme les paysans sans terre, qui se sont mobilisés sur internet et dans les rues sous le slogan "Réveille-toi Brésil!" contre "les forces conservatrices".

Un sondage de l'institut Datafolha diffusé ce week-end a montré que M. Serra stagnait à 41% des intentions de vote. "Il faut savoir maintenant si Dilma continuera à perdre des voix puisqu'elle a reculé de 48% à 47% (des intentions de vote) en une semaine", a souligné Datafolha.

"Dilma remonte dans le sud-est et conserve son avantage dans le nord et le nord-est. Ce ne sont pas de bonnes nouvelles pour Serra et la balance semble incliner en faveur de la candidate" de Lula, a déclaré à l'AFP l'analyste politique David Fleisher.

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