
Après l'enlèvement de 7 personnes au Niger, dont 5 Français, la situation sur place restait confuse. Paris n'a aucune nouvelle des otages. Des combats meurtriers entre l'armée mauritanienne et Al-Qaïda se sont déroulés samedi après-midi au Mali.Après l'enlèvement le 16 septembre de sept personnes au Niger, dont cinq Français, la situation sur place restait pour le moins confuse. Des combats meurtriers opposant l'armée mauritanienne et Al-Qaïda au Maghreb islamique se sont déroulés samedi après-midi dans le nord du Mali où seraient par ailleurs détenus les sept otages.
Face à ces enlèvements, les groupes français Areva et Vinci ont entrepris d'évacuer tous leurs expatriés du nord du Niger. Les otages se trouveraient désormais au Mali. Paris et Niamey soupçonnent Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Mais pour l'heure, Paris n'a reçu aucun revendication ni demande de rançons de la part des ravisseurs.
Quoiqu'il en soit, deux mois après un raid franco-mauritanien contre une base d'Aqmi dans le désert malien, la France s'est défendue d'avoir participé aux opérations menées samedi par les troupes mauritaniennes. Elle a aussi affirmé que ces combats étaient "indépendants" de l'affaire des sept otages enlevés au Niger , pour laquelle elle soupçonne "la mouvance d'Aqmi" au Mali. De son côté, la Mauritanie a expliqué avoir agi en "anticipant des intentions criminelles" de l'ennemi. Selon une source sécuritaire malienne, les affrontements avaient débuté vendredi "à la frontière entre la Mauritanie et le Mali puis s'étaient transportés vers la localité malienne de Hassissidi", à une centaine de kilomètres au nord de Tombouctou. Ils s'étaient interrompus dans la nuit pour reprendre samedi matin "à Raz-El-Ma", à 235 km à l'ouest de Tombouctou.
"Pas de forces françaises sur le terrain"
Mais sur place et malgré les réfutations françaises, on s'interrogeait toujours, samedi, sur une éventuelle implication de l'Hexagone dans la nouvelle opération. Le ministère français des Affaires étrangères a assuré qu'il n'y avait "pas de forces françaises sur le terrain". L'armée malienne, elle, n'a pas participé cette opération sur son propre territoire. Mais "le Mali voisin et frère, dûment informé de cette attaque, (...) a manifesté son soutien à notre action légitime", a assuré le ministère mauritanien de la Défense en le remerciant.
Pour l'heure, aucun bilan n'a pu être établi de source indépendante. Le ministère mauritanien de la Défense a affirmé samedi soir que "l'ennemi" avait subi de "lourdes pertes en hommes et matériel", soit "12" morts et "des blessés dont le nombre n'a pu être déterminé". Il a ajouté que six soldats mauritaniens avaient été tués et huit blessés. Mais, de son côté, une source sécuritaire algérienne a soutenu que le "nombre de (soldats mauritaniens) morts s'élevait à au moins 15". Par ailleurs, un élu du nord du Mali s'est dit convaincu qu'"Aqmi avait entraîné les Mauritaniens dans le désert pour les pièger".
Selon cet élu, c'est "un lieutenant de l'islamiste algérien Abdelamid Abou Zeid, Yahya Abou Hamame, qui dirigeait les opérations d'Aqmi contre l'armée mauritanienne". Abou Zeid est l'un des "émirs" d'Aqmi les plus redoutés dans le nord Mali, qui serait responsable de l'assassinat en mai 2009 l'otage britannique Edwin Dyer et aurait laissé mourir ou exécuté l'otage français Michel Germaneau en juillet 2010.
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