04 août, 2010

Référendum au Kenya: large victoire du "oui", selon les premières estimations




Les premières estimations provisoires donnaient dimanche soir une large victoire du "oui" au référendum constitutionnel au Kenya, avec près de 66% des votes comptabilisés dans la soirée en faveur du nouveau texte.

Plus de 3,3 millions d'électeurs, soit 66,3% des votants, ont dit "oui" au projet de nouvelle Constitution, selon des résultats portant sur environ 5 millions de suffrages comptabilisés vers 23H00 locales (20H00 GMT) par la commission électorale.

Ces résultats provisoires ont été collectés dans toutes les régions du pays, au fur et à mesure de leur centralisation au siège de la commission, a souligné au cours d'une conférence de presse dans la soirée le président de cette institution, Issack Hassan.

Quelque 12,4 millions d'électeurs étaient appelés à voter pour ou contre ce texte défendu par le président Mwai Kibaki et le Premier ministre Raila Odinga, et destiné à remplacer la Constitution du pays, qui date de son indépendance en 1963.

Cette réforme de l'actuelle Loi fondamentale est le fruit de la crise politique majeure et des violences qui ont fait environ 1.500 morts après la réélection controversée du président Kibaki fin 2007.

L'accord de partage du pouvoir signé en février 2008 entre M. Kibaki et son adversaire Raila Odinga, devenu Premier ministre, incluait une réforme constitutionnelle.

La confusion autour de la publication par la commission électorale de l'époque, les accusations de tricherie et de manipulation par cette commission avaient largement contribué au déclenchement des violences fin 2007/début 2008.

Mercredi, les Kenyans ont voté en masse et dans le calme, au cours d'une journée qui s'est déroulée sans incident notoire. Des membres de la commission électorale ont estimé le taux de participation entre 60 et 70%.

Des ténors du camp du "non" ont contesté dès mercredi soir ces premières tendances. "Nous n'accepterons pas sans preuve les résultats d'un référendum truqué", a affirmé le secrétaire général du Conseil national des églises (protestantes) du Kenya, Peter Karanja.

"Nous appelons tous les Kényans à rester calme pendant que nous cherchons une solution", a-t-il ajouté.

Les résultats provisoires au niveau national devraient être connus jeudi.

La nouvelle Constitution maintient un régime présidentiel mais le tempère d'importants garde-fous. Le projet instaure également une forme de décentralisation et prévoit une réforme foncière cruciale, destinée à rectifier les "injustices historiques" en matière de répartition des terres dans ce pays essentiellement agricole.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire