02 août, 2010

L'Onu lance sa propre enquête sur la flottille, Israël coopérera

Ayant obtenu qu'Israël y coopère, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a annoncé le lancement d'une enquête sous l'égide de l'Onu au sujet de l'abordage sanglant par la marine israélienne d'une flottille d'aide à Gaza, le 31 mai.

Grâce à l'aide de son allié américain, l'Etat juif avait évité en juin que le Conseil de sécurité décide une enquête "indépendante" sur cette tragédie unanimement condamnée qui a coûté la vie à neuf militants turcs pro-palestiniens.

Israël arguait que le qualificatif "indépendante" tendait à préjuger de sa capacité à enquêter impartialement sur l'action brutale de ses troupes, qui affirment s'être heurtées à une résistance inattendue d'activistes à bord de la flottille.

Le Conseil de sécurité s'en est tenu à une enquête "rapide, impartiale, crédible et transparente", mais les pressions internationales pour la mise en oeuvre d'investigations indépendantes se sont poursuivies.

Celles de l'armée israélienne ont disculpé les assaillants, tout en stigmatisant des erreurs d'appréciation et certaines défaillances en matière de renseignement et de commandement, des conclusions tournée en ridicules par Ankara.

Forte de quatre membres, la commission missionnée par Ban Ki-moon sera présidée par l'ex-Premier ministre néo-zélandais Geoffrey Palmer, assisté du président colombien sortant Alvaro Uribe. Les deux hommes seront flanqués de représentants d'Israël et de la Turquie.

De source autorisée israélienne, on précise que l'Etat juif débat encore avec les Nations unies de l'identité de son représentant, qui devrait être soit un ex-diplomate, soit un ancien magistrat.

"ISRAËL N'A RIEN À CACHER"

Les ministres clés au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahu ont voté en faveur de la coopération d'Israël avec la commission désignée par Ban Ki-moon, qui entamera ses travaux le 10 août.

Elle remettra un rapport d'étape d'ici à la mi-septembre, a annoncé lundi le secrétaire général de l'Onu, dans un communiqué publié peu après l'annonce par Israël de sa décision de coopérer.

De source autorisée, on précise que le cabinet Netanyahu est d'accord pour que la commission se voie accorder l'accès "à la matière rassemblée" par les enquêteurs militaires israéliens sur les circonstances de l'incident du 31 mai.

Fin juin, Israël avait exhorté l'Onu à suspendre son projet d'enquête indépendante, en assurant que sa propre enquête avait été "vraiment indépendante, fiable, crédible" et devrait être "suffisante pour le moment".

Un communiqué des services de Netanyahu précise que l'accord d'Israël à Ban, que Washington semble avoir fortement suggéré à son allié, résulte des "contacts diplomatiques des dernières semaines en vue de s'assurer que la commission et son mandat seraient équitables et équilibrés".

"Israël n'a rien à cacher. Au contraire, les intérêts nationaux d'Israël sont de s'assurer que toute la vérité des faits sur l'incident de la flottille soit dévoilée au monde entier", assure Benjamin Netanyahu dans ce texte.

Ban Ki-moon a présenté le lancement de l'enquête comme un "événement sans précédent" et, faisant apparemment référence à la fois à Israël et à la Turquie, il a remercié les dirigeants des deux pays consultés ce week-end pour "leur esprit de compromis et leur coopération à venir".

Il a exprimé l'espoir que cette évolution favoriserait une amélioration des relations turco-israéliennes et annoncé que la mission formulerait de recommandations pour éviter à l'avenir tout incident de ce type.

La représentante des Etats-Unis à l'Onu, Susan Rice, a déclaré dans un communiqué que l'enquête de l'organisation internationale ne remplacerait pas les investigations menées de leur côté par les Israéliens et par les Turcs.

Ankara a salué la décision de l'Onu, parlant d'"un pas dans la bonne direction" et promettant d'apporter son concours à l'enquête.

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