19 août, 2010

Blanc aurait aimé tourner la page

Le sélectionneur des Bleus regrette de devoir se priver des quatre joueurs sanctionnés mardi, au moment d'aborder la campagne de qualification à l'Euro 2012Depuis sa prise de fonction officielle, Laurent Blanc a toujours affiché la volonté de tourner le plus rapidement possible la page du désastreux Mondial sud-africain. Les sanctions infligées mardi à quatre Bleus par la commission de discipline de la FFF ne pouvaient donc pas le satisfaire (1). C'est ce qu'il a exprimé hier via un communiqué : « Ce n'est évidemment pas la situation idéale pour un football français qui aurait besoin de tous ses atouts au moment d'aborder les qualifications à l'Euro 2012 » (2), affirme Laurent Blanc, tout en « prenant acte de ces décisions ».

En fin tacticien, le champion du monde 1998 avait proposé de ne retenir aucun des Mondialistes lors du match amical contre la Norvège, espérant que cette sanction symbolique suffirait à éponger le passif sud-africain. C'est ce plan qui est tombé à l'eau mardi.

« J'espérais trouver fin août une situation apurée et la page sud-africaine définitivement tournée après qu'ait été prise, sur ma proposition, une sanction collective qui m'apparaissait à la fois nécessaire et suffisante. Ce n'est pas le cas et il ne sert à rien d'épiloguer. Je ferai donc mes choix pour les prochains matches dans le cadre qui m'est, ou me sera, ainsi imposé », a ajouté Laurent Blanc.
Anelka rigole

Si les sanctions infligées aux mutins vont obliger l'ancien entraîneur des Girondins à revoir ses plans, elles n'ont pas l'air de perturber Nicolas Anelka. Le joueur n'a pas la réputation d'être un grand bavard. Mais il sait se faire entendre quand il le faut. Comme depuis qu'il est devenu l'ennemi public n° 1 du football français, c'est dans les colonnes de « France Soir » qu'il est monté au créneau hier. Et c'est peu dire que cette nouvelle saillie médiatique ne fera rien pour faire remonter sa cote dans l'opinion.

Il y qualifie les membres de la commission de discipline « de vrais clowns… Je suis mort de rire ! ». Pour l'attaquant de Chelsea, « toute cette histoire de commission de je-ne-sais-quoi est une aberration, une mascarade pour ne pas perdre la face ». Avant de poursuivre : « Ils ont sanctionné dans le vide, car Nicolas Anelka n'a jamais existé dans cette histoire pitoyable et grotesque ».

Le natif de Trappes a donc décidé d'afficher un certain détachement (de façade ?), deux mois après les insultes à Raymond Domenech qui lui ont valu son éviction du Mondial. « La page des Bleus a été tournée le 19 juin lors de mon éviction de Knysna, » conclut-il.
Ribéry ne comprend pas

L'attitude d'Anelka tranche singulièrement avec celle de Franck Ribéry, le seul autre puni à s'être exprimé, alors que Patrice Évra et Jérémy Toulalan ont pour l'instant gardé le silence. « Je ne comprends pas pourquoi certains joueurs ont écopé de cinq matches de suspension et d'autres n'ont pas été sanctionnés », a déclaré le joueur du Bayer Munich. « Tous les joueurs présents ont participé à ce qui s'est passé au Mondial », a ajouté le meneur de jeu des Bleus.

Le vice-capitaine de l'équipe de France durant le Mondial a par ailleurs assuré qu'il avait l'intention de poursuivre sa carrière en sélection, une fois sa suspension purgée : « Bien sûr que je jouerai de nouveau pour la France », a-t-il insisté.

Franck Ribéry pourrait faire son retour en équipe de France le 12 octobre pour le match de qualifications pour l'Euro 2012 contre le Luxembourg à Metz. En attendant, c'est Laurent Blanc qui a du pain sur la planche.

(1) Suspension de dix-huit matches pour Nicolas Anelka, de cinq pour Patrice Évra, de trois pour Ribéry, et un pour Jérémy Toulalan. Éric Abidal, également convoqué a, lui, échappé à toute sanction. (2) France-Biélorussie le 3 septembre, Bosnie-Herzégovine-France le 7 septembre, France-Roumanie le 9 octobre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire