01 août, 2010

Népal: la cour suprême confirme la condamnation à perpétuité de Charles Sobhraj


Le Français Charles Sobhraj, âgé de 66 ans, a été condamné en appel à la prison à vie par la justice népalaise. Accusé d'une douzaine d'autres meurtres en Asie à l'époque des voyages hippies, il avait été condamné à perpétuité (20 ans maximum au Népal) en août 2004 pour le meurtre de Connie Joe Bronzich, qui fut poignardée puis brûlée dans la banlieue de la capitale népalaise.

Le juge Ram Kumar Prasad Shada a déclaré que même s'il n'y avait "pas de preuve directe", la cour, se basant sur "les preuves circonstancielles", n'a vu aucune faute dans la décision de condamnation rendue par deux tribunaux. Un précédent appel avait été rejeté en 2005.

Surnommé le "Bikini killer" -- certaines de ses victimes présumées ayant été retrouvées en bikini --, M. Sobhraj, né à Saïgon (aujourd'hui Ho Chi Minh-Ville) de père indien et de mère vietnamienne, a toujours affirmé qu'il ne se trouvait pas à Katmandou au moment des faits.

Des dizaines de personnes s'étaient massées dans l'étroite salle d'audience pour entendre le verdict. La fille de l'un de ses avocats népalais, Nihita Bishas, 22 ans -- avec qui Charles Sobhraj se serait marié en prison -- a accusé la plus haute juridiction du Népal d'être "complètement partiale".

C'est lors d'un voyage à Katmandou en septembre 2003 qu'il avait été arrêté par la police pour meurtre et entrée illégale au Népal en 1975. Des analyses graphologiques ont joué un rôle décisif dans sa condamnation, des signatures dans deux registres d'hôtel sous un faux nom à l'époque du meurtre ayant été déclarées comme les siennes.

Mais ses avocats ont toujours réfuté ces conclusions, argumentant que seules des photocopies, et jamais les originaux des documents, ont été versées au dossier. "C'est un dossier fabriqué ! Les photocopies mises dans le dossier pour meurtre ne sont pas les mêmes que celles mises dans le dossier pour entrée illégale", s'indignait avant l'arrêt de la cour suprême son avocate française, Isabelle Coutant-Peyre, dans un entretien à l'AFP.

Dénonçant une justice népalaise se comportant comme "un gang de malfrats", son conseil faisait aussi valoir qu'un expert français en graphologie près la Cour de cassation à Paris avait jugé que les photocopies étaient des faux. "Je ne l'ai vraiment pas fait et je pense que je sortirai", déclarait Charles Sobhraj à propos du meurtre de la jeune Américaine lors d'un entretien accordé en 2006 à l'AFP. "Dans mon affaire, il n'y a aucun document ni aucun témoin. Je pense que le tribunal devra me libérer", espérait-il.

M. Sobhraj avait été arrêté dès 1976 en Inde où il a purgé 21 ans de prison pour des meurtres de touristes qu'il droguait et dévalisait avant de les assassiner. Au total, il a été accusé d'avoir tué dans les années 1970 une douzaine de "routards" à l'époque des voyages en Inde, Thaïlande et Népal. Après sa sortie des geôles indiennes en 1997, il avait disparu et hérité du surnom de "serpent" pour son habileté à échapper à la justice.En novembre 2004, il avait d'ailleurs tenté de s'échapper de la prison de Katmandou mais les gardiens avaient réussi à déjouer son plan d'évasion.

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