31 juillet, 2010

L’ambassadeur d’Algérie au Mali est de retour à Bamako


L’ambassadeur d’Algérie au Mali est de retour à Bamako. La coopération entre les pays de la région du Sahel est redevenue bonne, malgré le trouble semé par Al-Qaïda au Maghreb islamique et le raid franco-mauritanien du 22 juillet dernier qui suscite toujours la polémique.

L’ambassadeur d’Algérie à Bamako, Ayadi Noureddine, a regagné son poste à Bamako. Le ministre malien des Affaires étrangères, Moctar Ouane a affirmé dernièrement que son pays tient absolument à avoir des rapports de bon voisinage avec la Mauritanie et l’Algérie. Alger et Nouakchott avaient vivement condamné l’attitude du Mali à qui ils ont reproché d’avoir pactisé avec Al Qaïda après avoir libéré quatre terroristes pour obtenir celle d’un otage français. «Le gouvernement du Mali demeure profondément attaché aux relations séculaires de fraternité, d’amitié et de bon voisinage, en particulier avec l’Algérie et la Mauritanie», a déclaré le ministre malien qui est également chargé de la coopération internationale.

Le chef de la diplomatie malienne animait une rencontre avec le corps diplomatique accrédité au Mali. La réunion regroupait, outre les ministres maliens de l’Administration territoriale et de la Justice, les diplomates et les représentants des organisations internationales accrédités au Mali. Dans la mesure du possible, «le Mali intensifiera ses efforts en vue de la préservation de ses relations, notamment par le renforcement du dialogue politique entre les trois pays», a affirmé M. Ouane, avant de réaffirmer la volonté du Mali de «combattre le terrorisme et le banditisme transfrontalier sous toutes ses formes».

La ville malienne de Koulouba a abrité en mars dernier le Conseil supérieur de la défense. Présidée par le président Amadou Toumani Touré, cette réunion visait à adopter une nouvelle stratégie malienne de lutte contre le terrorisme. Élaborée par le gouvernement malien, la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie «nécessitera un appui politique, diplomatique, matériel et logistique de tous les acteurs engagés dans la lutte contre le terrorisme aux plans national, régional et international», a expliqué le chef de la diplomatie malienne. Ce ministre avait rappelé que dans le cadre de la lutte contre les réseaux criminels opérant dans l’espace sahélo-saharien, le Mali a mis en place des unités spéciales et a offert aux pays voisins sur le territoire desquels des actes criminels seraient commis par lesdits réseaux d’exercer un droit de poursuite sur son sol. M. Ouane a également rappelé que le Mali a proposé à ces mêmes pays l’organisation de patrouilles mixtes le long des frontières communes.

Il faut dire que le Mali a été le théâtre des dizaines d’assassinats dans les rangs de l’armée malienne lors des accrochages, survenus en juillet 2009, avec les terroristes d’Aqmi. Huit mois après avoir payé ce lourd tribut, le président malien Amadou Toumani Touré a été rattrapé par l’amnésie. Le tribunal de première instance de Bamako a condamné, le 18 février, à 9 mois de prison les terroristes Mohamed Ben Ali et Tayed Naïl de nationalité algérienne, Béïd Ould Nafaa de nationalité mauritanienne et Houdo Karifo de nationalité burkinabé pour détention illégale d’armes, des munitions et des appareils électroniques. Sous l’argument fallacieux que «cette peine étant couverte par le temps de détention des prévenus», les quatre terroristes ont été libérés au mépris des engagements internationaux. Ce pays a en effet signé plusieurs engagements bilatéraux, régionaux et internationaux. Il s’agit notamment de la Convention générale de coopération en matière de justice, conclue à Nouakchott le 25 juillet 1963 avec la Mauritanie, et la Convention de coopération judiciaire signée à Bamako le 28 janvier 1983, avec l’Algérie.

Le chef de la diplomatie malienne a nié «toute violation de ces conventions», «puisque, dit-il, aucune d’elles n’oblige le Mali à extrader un ressortissant de ces Etats.» «Le gouvernement du Mali, sollicité par la France et appuyé par d’autres pays et des bonnes volontés nationales, a obtenu, le 22 février 2010, la libération de Pierre Camatte qui était détenu depuis le 26 novembre 2009 par l’Aqmi», a reconnu Moctar Ouane. Ce dernier a ainsi tenté de défendre le coup bas porté par son pays dans le dos de l’Algérie et de la Mauritanie par le fait que «le jugement du 18 février 2010 est et demeure une décision rendue par une justice indépendante et dans le respect du principe de la séparation des pouvoirs qui est une règle cardinale de l’Etat de droit auquel est fermement attaché le gouvernement du Mali».

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