06 juillet, 2010

AU BURKINA FASO Détournement de 300 millions à l’ONI : La réplique du colonel Diallo


A l’occasion d’une conférence de presse que l’Office national d’identification (ONI) a organisée hier 5 juillet 2010 dans ses locaux, le colonel Abdou Diallo, DG de l’institution, est revenu sur les allégations qui font état d’un détournement de 300 millions opéré par ses services. La main sur le cœur, il dit n’être concerné ni de près, ni de loin par cette information dont il ignore les fondements.

En juin dernier, un confrère de la place informait qu’à l’Office national d’identification (ONI), 300 millions de FCFA avaient disparu des coffres-forts de cette institution mise sur pied en 2004 pour délivrer aux citoyens la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB).

Une "grenade" qui a dû emporter une barrette du galon du colonel Abdou Diallo, visiblement remonté contre une information dont il dit ignorer les fondements.

Devant les journalistes qu’il a invités dans les locaux de l’ONI pour échanger sur la bonne marche de son institution, celui-ci a été sans équivoque : "Personnellement, je ne me sens pas concerné". Tout ce dont il se souvient, ajoute-t-il, c’est que 2 mois après sa prise de service, une équipe d’inspecteurs est passée dans ses services pour un contrôle de routine.

Jusqu’à hier, regrette le colonel, ces techniciens ne lui ont pas encore fait parvenir leur rapport. Et selon les indiscrétions qui lui sont parvenues, les inspecteurs n’ont relevé aucune malversation du genre. Mieux, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) ne lui a pas encore demandé des comptes malgré tout ce qui s’est dit sur le sujet.

Dans le rapport annuel d’activités de 2009 de l’ASCE, remis récemment au chef de l’Etat, l’Office national d’identification ne figure pas non plus sur la liste des 9 structures épinglées. Où se trouvent alors les fondements de cette "incrimination" véhiculée dans la presse ?

En attendant que les bonnes gens lui apportent la preuve, le Directeur général de l’ONI affirme que sa structure marche bien malgré quelques difficultés objectives. Sur le plan opérationnel, le renforcement des équipes mobiles et des centres de production à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso ont permis d’établir à la date du 3 juillet dernier, 2 691 639 pièces d’identités, soit 25 000 /jour.

A ce rythme, le colonel Diallo va remplir sa mission qui est d’établir 5 à 6 millions de CNIB d’ici septembre prochain. Malgré tout, les délais ne sont pas respectés et la restitution pose problème. "La chaîne de production est longue. Elle commence depuis la collecte des formulaires jusqu’à la production proprement dite en passant par le traitement des formulaires collectées", répond M. Diallo.

Quant au problème de restitution, il est dû en partie au fait que l’ONI veut remettre chaque pièce à son propriétaire, sans compter que beaucoup ne repartent plus chercher leur CNIB.

L’institution rencontre d’autres types de contraintes que sont notamment l’installation imminente de la saison pluvieuse rendant inaccessibles certaines zones du pays, et la probable baisse d’engouement des populations qui seront occupées aux travaux champêtres.

Pour y remédier, la structure envisage de travailler en collaboration avec les autorités locales et les associations en ce qui concerne la collecte et la restitution des CNIB, et d’intensifier la communication de proximité pour faire adhérer la population. Qu’en est-il des informations qui accusent Abdou Diallo et ses collaborateurs d’être responsables de l’échec d’élèves qui n’ont pas pu composer aux examens, faute de CNIB ?

Avec communiqués à l’appui, le colonel assure qu’il a informé élèves, parents d’élèves et chefs d’établissement de ce qu’une opération spéciale était lancée au profit des élèves-candidats. Ceux qui se sont présentés aux lieux indiqués ont pu disposer du précieux sésame.

Et le DG de conclure que l’ONI est une maison commune. Alors, elle est ouverte aux critiques objectives et honnêtes qui peuvent aider cette structure sérieuse de l’Etat d’atteindre ses objectifs.

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