07 juin, 2010

Yémen: des bombes à fragmentation américaines utilisées lors d'une attaque


Un missile de croisière américain transportant des bombes à fragmentation a été utilisé dans une attaque qui a fait 55 morts en décembre au Yémen, pour la plupart des civils, a affirmé Amnesty International lundi.

L'organisation de défense des droits de l'Homme basée à Londres a publié des photos montrant, selon elle, des débris d'un missile Tomahawk de fabrication américaine et des bombes à fragmentation encore intactes ayant apparemment servi dans une attaque le 17 décembre 2009 à Al-Maajala (sud).

"Amnesty est extrêmement préoccupée par les preuves que des bombes à fragmentation semblent avoir été utilisées au Yémen", a dit Mike Lewis, un responsable de l'organisation.

Pour sa part, Philip Luther, directeur adjoint d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord, a estimé qu'un tel raid "contre des militants présumés sans tentative pour les arrêter est pour le moins illégal. Le fait que tant de victimes étaient des femmes et des enfants prouve que l'attaque était foncièrement arbitraire".

Le ministère yéménite de la Défense avait revendiqué la responsabilité de l'attaque contre un camp de formation présumé d'Al-Qaïda, sans mentionner de rôle américain, et annoncé la mort de 24 à 30 militants.

Mais un responsable local avait ensuite affirmé que 49 civils, dont 23 enfants et 17 femmes, y avaient également péri.

Selon Amnesty, qui parle de 55 morts, une commission parlementaire yéménite a confirmé la mort de 41 habitants, dont des femmes et des enfants, et indiqué avoir constaté lors d'une visite du site que "toutes les maisons avaient été incendiées".

D'après le communiqué, les photos montrent des dégâts causés par le missile BGM-190D. "Ce type de missile tiré à partir d'un navire de guerre ou d'un sous-marin est conçu pour porter 166 charges à fragmentation, chacune explosant en 200 sous-munitions à fragments tranchants qui peuvent causer des blessures dans un rayon de 150 mètres".

Washington et Sanaa n'ont pas encore signé la Convention sur l'interdiction des bombes à fragmentation, devant entrer en vigueur le 1er août.

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