15 juin, 2010

Les parlementaires prêts à lâcher du lest sur leurs retraites


Après le tollé suscité par le cas Christine Boutin, plusieurs responsables politiques s'interrogent sur une réforme du régime spécial des députés et sénateurs.

L'affaire Boutin pourrait bien avoir fait bouger les lignes. Alors que le gouvernement doit annoncer ce mercredi 16 juin sa réforme des retraites, le très avantageux système de retraite des parlementaires, institué en 1904, devrait cette fois-ci être réformé. Plusieurs politiques posent ,en effet, la question du cumul emploi/retraite et s'interrogent sur la nécessité de revoir les régimes spéciaux des députés et sénateurs.

Après Eric Woerth et François Fillon, qui ont réclamé un effort de tous pour la réforme des retraites et la suppression de certains avantages des politiques, Jean-François Copé plaide lui aussi pour une révision du système. Le chef de file des députés UMP a jugé sur RTL que "ça peut avoir du sens de revenir" sur la double cotisation des parlementaires. "Pour une raison simple, a-t-il dit, c'est qu'elle correspondait à une époque donnée où il y avait un certain nombre de régimes spéciaux. Or, à partir du moment où on va dans l'optique d'harmoniser les régimes, tout le monde doit y contribuer."

Le Parlement prêt à agir

Seuls les bureaux des deux assemblées restent pour autant compétentes dans ce domaîne. Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale souhaite que soit "révisé" le système de retraite des députés, alors que le gouvernement doit parachever ce mardi son projet de réforme des retraites.

Accoyer a précisé, sur Europe 1, que le bureau de l'Assemblée nationale installera ce mercredi un groupe de travail pour que l'ensemble du système de retraite des députés soit "mis sur la table" et que des décisions soient applicables "cet automne".

"Nous étudions un régime complémentaire facultatif largement financé par les cotisations des parlementaires eux-mêmes", a ajouté Accoyer. Il s'est par ailleurs prononcé pour une limitation du cumul entre une retraite parlementaire et une rémunération publique, dont un traitement ministériel.

Même son de cloche au Sénat, qui semble vouloir effectuer un geste synonyme. "Nous nous appliquerons toutes les décisions de la réforme nationale sur l'âge et les cotisations", promet Gérard Larcher, président du Sénat. Il annonçe, dès à présent, une baisse du taux de la pension de réversion de 66% à 60% ainsi qu'une réflexion sur la double cotisation et "la création éventuelle d'un régime complémentaire".

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