29 octobre, 2014

Burkina Faso: grève générale peu suivie à Ouagadougou



L’appel à la grève générale était peu suivi mercredi matin à Ouagadougou, au lendemain d’une manifestation historique assortie de violences contre un projet de révision constitutionnelle permettant le maintien du pouvoir du président Blaise Compaoré, a constaté un journaliste de l’AFP.
A 9h30 (locales et GMT), seules quelques centaines de personnes, dont beaucoup tenaient des drapeaux rouges, s‘étaient regroupées dans le centre-ville pour répondre répondu à l’appel des syndicats et de la société civile, regroupés au sein de la Coalition nationale contre la vie chère.
Le mouvement de grève générale doit être ponctué de sit-in et de meetings. Mais à la différence de mardi, où toutes les devantures étaient closes alors que des centaines de milliers de personnes – un million selon l’opposition – défilaient dans les rues, banques et magasins ont rouvert.
Les marchés se remplissent, à l’instar de celui, central, de Roodo Wooko. Le trafic a repris et les piétons ont refait surface, même si chaussées et trottoirs sont moins bondés qu‘à l’ordinaire.
La crainte reste vive que les violences reprennent. Mardi après-midi, plusieurs centaines de manifestants, dont certains tenaient des barres de fer, se sont opposés durant plus de trois heures aux forces de l’ordre. Aux jets de cailloux des premiers ont répondu les gaz lacrymogènes des seconds, avant que la police et la gendarmerie ne fassent évacuer les lieux. De premières échauffourées s‘étaient déjà produites dans la nuit de lundi à mardi.
L’opposition avait appelé à manifester dans tout le pays contre ce qu’elle appelle un “coup d’Etat constitutionnel” du président Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans.
L’Assemblée nationale examinera jeudi un projet de loi gouvernemental visant à modifier la Loi fondamentale pour faire passer de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels.
Ce changement permettrait à M. Compaoré, arrivé aux affaires par un putsch et qui devait achever en 2015 son dernier mandat, après deux septennats (1992-2005) et deux quinquennats (2005-2015), de concourir à nouveau à la présidentielle.
Au Burkina, ce projet suscite l’hostilité de l’opposition, d’une grande partie de la société civile et de nombreux jeunes – plus de 60% des 17 millions d’habitants ont moins de 25 ans et n’ont jamais connu d’autre dirigeant.
La mobilisation populaire de mardi a frappé les esprits par son ampleur, rare en Afrique subsaharienne.

Copyright 2014 Agence France-Presse.

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