Varsovie et les pays Baltes ont formulé en prévision du
sommet les initiatives signifiant en fait le retour à l’époque de la
guerre froide. Qui plus est, Bruxelles entend rompre unilatéralement
l’Acte fondateur sur la coopération Russie-OTAN.
Le
Secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen se montre pour le
moment plus réservé en soulignant que l’Alliance doit être plus « souple
et rapide ». Il est prévu d’adopter à ces fins à Newport la décision de
recruter une brigade de réaction rapide aux effectifs d’au moins 10 000
hommes.
Pour évoluer l’OTAN a besoin d’une « image de
l’ennemi » et essaie de présenter la Russie en tant que tel. Or,
l’alliance antirusse ayant pris des contours nets : Etats-Unis, pays
Baltes, en quelque sorte la Pologne, n’est qu’un élément de la patience
atlantiste. Le camp des forces se prononçant pour la coopération avec la
Russie : Allemagne, France, Italie, Espagne, plusieurs pays d’Europe du
Centre et de l’Est et partiellement la Turquie est non moins influent.
Les
preuves toujours nouvelles de l’espionnage au sein de l’OTAN de la part
des Etats-Unis, de l’Allemagne et probablement, de plusieurs autres
pays attisent la désintégration. Selon les médias allemands, la BND
surveille la Turquie depuis 1976. Le directeur du Centre russe d’études
socio-politiques Vladimir Evseev s'exprime :
« On
ne saurait constater une unité intérieure sérieuse de l’OTAN. Les
dénommés « nouveaux » membres de l’alliance : les pays d’Europe du
Centre et de l’Est adoptent parfois une attitude n’ayant rien à voir
avec les positions des Etats occidentaux. Tour porte à croire que
l’unité intérieure de l’OTAN s’affaiblira. »
Et
encore un facteur qui pousse objectivement l’OTAN à se monter plus
réservée sur le volet russe : l’aggravation de la situation au
Proche-Orient, en particulier en Irak. Plusieurs pays membres de
l’Atlantique Nord ont consenti à armer conjointement avec les Etats-Unis
les Kurdes irakiens pour qu’ils luttent contre l’Etat islamique d’Irak
et du Levant.
A y ajouter le facteur financier. Les
relations russo-ukrainiennes de plus en plus compliquées rendent
perplexes les investisseurs sans cela inquiets. Bref, il est possible
que les « jeux gallois » de l’OTAN soient imprévisibles.
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