03 septembre, 2014

Les « jeux gallois » de l’OTAN se déroulera dans un contexte explosif

Les « jeux gallois » de l’OTAN

 Le sommet de l’OTAN qui s’ouvre le 4 septembre à Newport, au Pays de Galles, se déroulera dans un contexte explosif. Au fur et à mesure que plusieurs membres de l’Atlantique Nord avec à leur tête la Pologne et les pays Baltes essaient de persuader l’Occident de déployer le système ABM et de rompre la coopération avec Moscou, les contradictions surgissent au sein de l’alliance.

Varsovie et les pays Baltes ont formulé en prévision du sommet les initiatives signifiant en fait le retour à l’époque de la guerre froide. Qui plus est, Bruxelles entend rompre unilatéralement l’Acte fondateur sur la coopération Russie-OTAN.
Le Secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen se montre pour le moment plus réservé en soulignant que l’Alliance doit être plus « souple et rapide ». Il est prévu d’adopter à ces fins à Newport la décision de recruter une brigade de réaction rapide aux effectifs d’au moins 10 000 hommes.
Pour évoluer l’OTAN a besoin d’une « image de l’ennemi » et essaie de présenter la Russie en tant que tel. Or, l’alliance antirusse ayant pris des contours nets : Etats-Unis, pays Baltes, en quelque sorte la Pologne, n’est qu’un élément de la patience atlantiste. Le camp des forces se prononçant pour la coopération avec la Russie : Allemagne, France, Italie, Espagne, plusieurs pays d’Europe du Centre et de l’Est et partiellement la Turquie est non moins influent.
Les preuves toujours nouvelles de l’espionnage au sein de l’OTAN de la part des Etats-Unis, de l’Allemagne et probablement, de plusieurs autres pays attisent la désintégration. Selon les médias allemands, la BND surveille la Turquie depuis 1976. Le directeur du Centre russe d’études socio-politiques Vladimir Evseev s'exprime :
« On ne saurait constater une unité intérieure sérieuse de l’OTAN. Les dénommés « nouveaux » membres de l’alliance : les pays d’Europe du Centre et de l’Est adoptent parfois une attitude n’ayant rien à voir avec les positions des Etats occidentaux. Tour porte à croire que l’unité intérieure de l’OTAN s’affaiblira. »
Et encore un facteur qui pousse objectivement l’OTAN à se monter plus réservée sur le volet russe : l’aggravation de la situation au Proche-Orient, en particulier en Irak. Plusieurs pays membres de l’Atlantique Nord ont consenti à armer conjointement avec les Etats-Unis les Kurdes irakiens pour qu’ils luttent contre l’Etat islamique d’Irak et du Levant.
A y ajouter le facteur financier. Les relations russo-ukrainiennes de plus en plus compliquées rendent perplexes les investisseurs sans cela inquiets. Bref, il est possible que les « jeux gallois » de l’OTAN soient imprévisibles. 

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