Les
détails de l’enlèvement du journaliste américain James Foley et son
déplacement entre les prisons du front al-nosra et Daesh sont connus de
nombreux journalistes et des responsables des organisations d’aides au
sud de la Turquie et au nord de la Syrie. Mais un blackout a été imposé
sur la réalité de sa cause et l’identité des kidnappeurs.
Selon le journal libanais al-Akhbar, une source occidentale
résidant à Anatolie et ayant participé aux opérations de recherche du
journaliste américain James Foley a assuré que « les journalistes et les
responsables des organisations d’aides aux réfugiés étaient au courant
de ce qui s’est passé à Foley dès le premier instant de son
enlèvement ».
Selon lui, « l’erreur fatale de Foley fut le choix de son
partenaire de voyage. Les collègues de la victime et les personnes ayant
pris part aux opérations de recherche et aux tentatives de le libérer
ont refusé de publier des informations sur ses kidnappeurs lors de sa
détention pour ne pas lui nuire. Aujourd’hui, après la décapitation de
Foley, la plupart d’entre eux préfèrent ne pas évoquer les détails de
cette cause dans les médias, par respect aux sentiments de sa
famille ».
Foley s’est déplacé en Syrie en compagnie d’un journaliste britannique qui était en animosité avec le front al-nosra.
Le témoignage du journaliste était publique, et a provoqué l’emprisonnement d’un médecin locale jouissant du respect des brigades combattant dans la région de Banche, indique la même source à al-Akhbar.
Son identité est devenue connue des combattants à Idleb. Le
journaliste britannique a décidé de retourner à Idleb en compagnie de
James Foley. Dès l’arrivée des deux journalistes à Banche, ils sont
allés à un café net, et ont essayé d’enregistrer une interview avec un
combattant étranger présent dans le village, mais il a refusé de parler
avec eux.
En quittant Banche, une voiture qui transportait les deux
journalistes – avec le traducteur et le conducteur – a été arrêtée à un
barrage du front al-nosra. L’identité du journaliste britannique a été
reconnue et tous ceux qui étaient à bord de la voiture ont été détenus.
Le traducteur a été libéré quelques heures après son arrestation.
Selon la source occidentale, le conducteur a été battu et
ensuite libéré. Les deux journalistes occidentaux sont restés aux mains
du front al-nosra. Selon le témoignage d’un otage américain qui a pu
fuir les prisons d’al-nosra à Alep, Foley a été détenu au siège du front
al-nosra.
Et suite à la division de factions d’al-nosra et leur ralliement à
Daesh, Foley a été transporté avec un grand nombre d’otages occidentaux à
la prison de Daesh dans la province de Raqqa.La source souligne qu’un nombre d’otages étrangers venant de « pays qui paient d’argent » ont été libérés en échange de millions de dollars. Mais les Etats-Unis refusent de payer des rançons aux ravisseurs. Ce qui a largement compliqué la libération du journaliste américain. Le sort du journaliste britannique détenu avec James Foley n’a pas été connu. Selon al-Akhbar, les cercles informés du dossier connaissaient depuis de longs mois que les journalistes ont été détenus par « un groupe djihadiste de l’opposition ».
Reste à rappeler que suite à la disparition de Foley en
2012, l’opposition syrienne et des parties occidentales, comme le
journal Global Post au compte duquel travaillait James Foley, ont publié
un communiqué (après une enquête d’une compagnie sécuritaire américaine
spéciale) dans lequel ils accusaient le gouvernement syrien de détenir
Foley et de démentir sa présence dans ses prisons.
Pis encore, après la divulgation de la vidéo montrant la
décapitation de Foley par Daesh, des milieux de l’opposition ont
prétendu que le régime syrien a remis Foley à Daesh pour le décapiter !
Traduit du site al-Akhbar
almanar.com.lb
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