04 août, 2014

Evénementiels au Burkina Vivement la fin de l'anarchie !



Le Burkina Faso est un pays multiculturel, avec des acteurs culturels très dynamiques. Plus de 4000 manifestations culturelles ont lieu périodiquement dans le pays, chacune ayant sa particularité et son originalité. Au nombre des promoteurs, nous pouvons énumérer, entre autres, le gouvernement, des opérateurs privés de tous ordres, des hommes politiques, des fonctionnaires de l'Etat, qui ont décidé d'apporter leur contribution au rayonnement de la culture du Pays des hommes intègres; initiatives très nobles, qu’on serait tenté d'applaudir à tout rompre.


Ce qui est certain, chaque événement, si petit soit-il ou d'envergure nationale, régionale, voire internationale, a un impact positif sur l'évolution des cultures de notre nation; c'est le lieu donc de rendre un vibrant hommage aux différents acteurs: promoteurs, mécènes, producteurs, artistes...et pourquoi pas aussi aux médias qui œuvrent inlassablement à faire de notre pays une référence et un lieu privilégié de rencontres et d'échanges culturels et artistiques.

 L'implication de non-professionnels à la promotion est évidente et salutaire ; mais seulement le domaine de l'événementiel a besoin d'une bonne structuration ou d'une meilleure réglementation pour permettre à ceux qui vivent réellement de ces activités de bénéficier d'un cadre sain et incitatif. En effet, certains jeunes promoteurs dynamiques, qui tiennent à se faire une place au soleil, voient pratiquement leurs efforts et sacrifices annihilés lors de la mobilisation de fonds, à cause de la présence d'autorités qui font exactement la même chose qu'eux; ces hommes politiques, en plus d'avoir les reins plus solides, se retrouvent devant les mêmes sponsors et partenaires que nos jeunes; conséquence: une manne importante échappe à ces derniers qui sont contraints de ranger provisoirement ou même d'enterrer leurs projets car, en face d'eux, il n'y avait pas "maïs" mais "lion". Et c'est certain que les dossiers d'un "gourou" ont plus de chance d'être financés que ceux de certains promoteurs impécunieux car il y va aussi de la crédibilité, pour ne pas dire de la personnalité du requérant.

 Certes, loin de nous l'idée de faire croire que c'est comme cela que ça se passe partout au Faso, mais le phénomène est d'actualité et pose véritablement de sérieux problèmes. C'est pourquoi, sans faire de procès à qui que ce soit ou inciter à une quelconque chasse aux sorcières, il serait temps que des échanges entre professionnels et non-professionnels puissent s'instaurer car, tôt ou tard, à cette allure, la machine risque de se gripper. Au stade actuel, il n'y a pas péril en la demeure, mais le département en charge de la Culture devrait prendre le taureau par les cornes pour assainir le milieu.

 Les mesures préventives, disons-le, sont toujours la meilleure potion magique pour les maux les plus coriaces. Avec le tarissement progressif des sources de financement, une fin de la présente anarchie permettra, en sommes-nous convaincu, de donner un nouveau souffle aux événementiels au Burkina.


Cyr Payim Ouédraogo
L'Obs Dim

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