25 juillet, 2014

Mali :L'armée française est sur le site du crash de l'avion d'Air Algérie

PARIS (Reuters) - Un détachement d'une centaine de soldats français a entrepris vendredi de sécuriser la zone du nord du Mali où s'est écrasé un avion d'Air Algérie avec 118 personnes à bord, dont 51 Français, très vraisemblablement à la suite d'un accident.
LE VOL AH5017 D’AIR ALGÉRIE
L'épave de l'avion disparu jeudi matin tôt alors qu'il se rendait du Burkina Faso en Algérie, a été localisée au Mali, dans la région de Gossi, près de la frontière burkinabée.
"Il n'y a hélas aucun survivant, je partage la douleur des familles", a dit François Hollande à l'issue d'une réunion de crise à l'Elysée, évoquant le chiffre de 118 victimes.
Le nombre de personnes à bord évoqué par Air Algérie et les autorités aéroportuaires du Burkina Faso est de 116 mais l'Elysée, interrogée sur ce point, affirme qu'ils étaient 118.
"Les débris de l'avion sont concentrés sur un espace limité mais il est encore trop tôt pour tirer les conclusions", a précisé le président français, ajoutant qu'une boîte noire de l'avion avait été retrouvée et acheminée à Gao, au Mali, principale base des troupes françaises dans la zone.
"Il y a des hypothèses, et notamment climatiques, mais nous n'en écartons aucune", a-t-il poursuivi.
Paris semble toutefois écarter la piste terroriste.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et le secrétaire d'Etat aux Transports Frédéric Cuvillier ont tous deux privilégié vendredi l'hypothèse d'un accident dû aux conditions climatiques en raison de la concentration des débris et de l'odeur de kérosène qui règne autour de l'épave.
La chaîne de télévision France 2 a diffusé vendredi les premières images de l'épave, tournées selon elle par un soldat burkinabé, dans lesquelles on aperçoit des débris épars, mais aucune des pièces maîtresses de l'avion.
SÉCURISATION DE LA ZONE
Le contact avec le vol AH5017 a été perdu vers 01h55 GMT jeudi, moins d'une heure après son décollage, après que le pilote a demandé à modifier sa route en raison du mauvais temps, ont indiqué les autorités régionales de l'aviation.
Le général Gilbert Diendéré, membre de la cellule de crise au Burkina Faso, a indiqué que son équipe d'enquêteurs avait déjà inspecté l'épave, située près du village de Boulikessi, à 50 km de la frontière avec le Mali.
"L'équipe a confirmé avoir vu les restes de l'avion, complètement brûlés et éparpillés sur le sol", a déclaré le général Diendéré à la télévision. Il a ajouté que des parties de corps avaient également été retrouvés.
Dans l'entourage du ministre français de la Défense, on souligne que c'est un drone d'observation Reaper de l'armée de l'air française qui a localisé la zone de l'épave du McDonnell Douglas MD-83, sur la base d'une information donnée par les autorités du Burkina Faso.
Un détachement héliporté français venu de Gao, au Mali, s'est ensuite rendu sur place à 02h00 heures du matin, heure de Paris (00h00 GMT) et a formellement identifié l'appareil.
Un détachement terrestre de la force Barkhane, qui combat les rebelles islamistes dans la région, fort d'une centaine de soldats et d'une trentaine de véhicules, est arrivé vendredi matin sur le site "pour sécuriser la zone, recueillir des éléments utiles à l'enquête ainsi que les corps des passagers", a-t-on ajouté dans l'entourage de Jean-Yves Le Drian.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keita doit se rendre sur les lieux du crash vendredi et le président burkinabé Blaise Compaoré a déclaré deux jours de deuil national, à partir de vendredi.
"SANS DOUTE UNE TEMPÊTE"
Selon un responsable local à Gossi, des gardiens de troupeaux près du village de Hamni-Ganda ont assisté au crash et ont transmis l'information aux autorités du Burkina.
"Les gardiens étaient dans la brousse et ont vu l'avion tomber", a déclaré Louis Berthaud, une personnalité de Gossi, joint par téléphone. "C'était sans doute une tempête et il a été frappé par la foudre. Ils disent qu'il était en feu quand il est tombé, avant de s'écraser."
Swiftair, la compagnie espagnole propriétaire de l'avion affrété par Air Algérie, a précisé que l'appareil, qui avait 18 ans, avait décollé jeudi à 01h17 (01h17 GMT) de Ouagadougou et qu'il devait atterrir à Alger à 05h10 (04h10 GMT).
La liste des passagers comprenait, outre les 51 Français, 27 Burkinabés, huit Libanais, six Espagnols (les membres d'équipage), six Algériens, quatre Allemands, deux Luxembourgeois, cinq Canadiens, un Camerounais, un Belge, un Egyptien, un Suisse, un Nigérian, un Malien et un Nigérian, selon les autorités du Burkina Faso.
La dernière catastrophe aérienne frappant Air Algérie remontait à 2003, lorsqu'un de ses avions s'était écrasé peu après son décollage de Tamanrasset, dans le sud de l'Algérie. L'accident avait fait 102 morts.
En février dernier, un avion de transport militaire s'est écrasé sur une montagne dans l'est du pays faisant 77 morts.
(Service France, avec Mathieu Bonkoungou à Ouagadougou, édité par Yves Clarisse)

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