31 janvier, 2014

Cameron félicite Hollande pour son pacte de responsabilité


François Hollande et David Cameron arrivent sur la base militaire de Brize-Norton, près d'Oxford en Grande-Bretagne, à l'occasion du sommet franco-britannique, le 31 janvier.

François Hollande et David Cameron arrivent sur la base militaire de Brize-Norton, près d'Oxford en Grande-Bretagne, à l'occasion du sommet franco-britannique, le 31 janvier. | AFP / Etienne Laurent

C'est «la bonne voie». Le pacte de responsabilité de a été très bien accueilli par David Cameron. Le Premier ministre britannique a profité de la visite, ce vendredi, du français pour saluer les dernières mesures annoncées par l'Elysées pour «réduire les taxes pour les entreprises» ou mettre fin «aux réglementations non nécessaires».
  Le dirigeant conservateur a estimé que ces réformes, «également bonnes pour la Grande-Bretagne», permettraient d'«augmenter les investissements et de créer des emplois», lors du sommet franco-britannique sur la base aérienne de Brize Norton.

Annoncé par François Hollande le 31 décembre, le pacte de responsabilité prévoit la suppression des cotisations familiales patronales, soit environ 30 milliards d'euros d'ici 2017, en contrepartie d'un effort des entreprises pour l' qui n'a toutefois pas été chiffré. Ce pacte, un virage assumé du président français vers une politique de l'offre, est critiqué par les syndicats français très réticents à signer un chèque en blanc aux entreprises. Mais il avait tout pour séduire David Cameron dont le gouvernement, au pouvoir depuis 2010, a fortement réduit les impôts sur les sociétés et mené un combat contre une réglementation trop lourde accusée de pénaliser les entreprises.

La rencontre entre les deux hommes ne s'est pas résumée à cette attribution de «bons points». Connus, leurs désaccords sur l'Europe sont réapparus, notamment lorsque David Cameron a réitéré sa ferme intention d'organiser un referendum sur la sortie de l'Union européenne. En revanche dans le domaine de la défense, les atomes sont plus crochus avec l'annonce d'un soutien logistique aérien pour les militaires français au Mali et en Centrafrique, un accord sur des achats des missiles ou le lancement d'une étude commune pour la fabrication d'un futur drone de combat.

Réviser les traités de l'UE ? «Pas la priorité» selon Hollande.
Les deux dirigeants ont affiché leurs divergences de vues sur les traités européens. Alors que David Cameron souhaite une révision, François Hollande a déclaré que ce n'était «pas la priorité». La France «souhaite que la zone euro puisse être davantage coordonnée, intégrée et s'il y a des modifications de textes, elles ne nous paraissent pas aujourd'hui dans l'ordre de l'urgence», a justifié le président français.

Référendum britannique sur l'UE confirmé. David Cameron a également rappelé son intention, annoncée il y a un an, d'organiser d'ici à 2017 un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, en cas de réélection en 2015. «(Notre) position reste complètement la même: nous voulons ces changements, nous voulons cette renégociation. Cette renégociation impliquera des changements dans le traité». «Ce qu'il faut vraiment que les gens sachent ici au Royaume-Uni, c'est que le référendum (sur l'appartenance à l'UE) qui aura lieu si je suis toujours Premier ministre se tiendra d'ici la fin 2017. Il n'y a aucun doute là-dessus», a-t-il insisté. «La France souhaite que le Royaume-Uni reste dans l'UE, elle souhaite une Europe plus efficace pour atteindre les objectifs essentiels, la croissance, l'énergie, l'emploi», a répondu François Hollande, mais «on ne peut pas faire peser sur l'Europe le choix britannique», campant sur sa position déjà exprimée il y a un an.

Soutien britannique au Mali et en Centrafrique.
  David Cameron, a annoncé le renforcement de l'aide à la France au Mali et en Centrafrique sous la forme d'un soutien logistique aérien. «Nous avons discuté du soutien vital que les Français apportent aux pays de l'Union africaine au Mali et en Centrafrique», a-t-il déclaré. «Je veux rendre hommage au leadership courageux et déterminé de François sur ces questions», a-t-il dit, ajoutant «soutenir totalement ces efforts». «Nous avons été l'un des premiers pays à proposer notre aide et aujourd'hui j'offre de nouveaux vols logistiques et un soutien en matière de réapprovisionnement en carburant des avions dans les airs», a-t-il annoncé. «Nous pensons tous les deux que la communauté internationale devrait faire plus pour soutenir les pays africains afin d'éviter des conflits incontrôlables», a-t-il fait valoir.

Accords de défense sur des missiles et un drone de combat. Les deux pays ont également confirmé un accord sur l'achat de missiles anti-navire léger (ANL) développé par le missilier européen MBDA, une coentreprise du britannique BAE Systems, de l'européen Airbus Group et de l'italien Finmeccanica. Montant de la commande : 500 millions de livres, soit un peu plus de 600 millions d'euros, selon des sources proches du dossier.

Enfin, la France et le Royaume-Uni vont dépenser ensemble 120 millions de livres (145 millions d'euros) pour faire une étude commune sur un futur drone de combat. L'étude d'une durée de deux ans est confiée au groupe français Dassault Aviation et au britannique BAE Systems, qui travailleront avec les motoristes Snecma (Safran), Rolls-Royce et avec les groupes d'électronique Thales et Selex. Cette décision s'inscrit dans la dynamique des accords de Lancaster House de 2010 et fait suite à des études communes déjà réalisées par les Français et les Britanniques sur ce sujet. La fabrication des drones est actuellement largement dominée par les industriels américains et israéliens. «Ce qui est annoncé aujourd'hui, c'est cette volonté politique, technique et industrielle de se préparer ensemble dans les avions de combat non pilotés (UCAS) pour savoir ce qui se passera dans 10, 15 ou 20 ans», a salué le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier.

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