Selon
des experts indépendants états-uniens et européens spécialistes des
armes chimiques et bactériologiques, le rapport de l’administration
Obama sur l’utilisation de gaz sarin par les troupes d’Assad serait
sujet à caution. Ceux-ci contestent les conclusions du rapport et n’ont
pas retrouvé de preuves de l’utilisation du gaz sarin dans
ce dossier (Sarin gas use doubted. Experts don’t see evidence). Jean
Pascal Zanders, spécialiste belge des armes chimiques et ancien chargé
de recherche auprès de l’Institut d’Études de Sécurité de l’Union
européenne (IESUE) déclare : « Non seulement nous ne pouvons pas prouver
une attaque au gaz sarin mais en plus nous n’observons pas ce que nous
aurions dû constater si il y avait eu une telle attaque« . Il constate
l’absence surprenante de photos ou de vidéos (prises à partir des
téléphones mobiles) des corps des victimes soumis à ce genre d’attaque,
ce qui est toujours le cas dans ce genre de situation pour dénoncer des
exactions commises par l’autre camp. Les seules photos dont on dispose
sont celles de l’enquête du quotidien français Le Monde mais elles ne
montrent pas de cadavres de victimes portant les stigmates usuelles
liées à l’utilisation de ce gaz (cf. plus bas).
Des experts états-uniens déclarent ne pas avoir pu consulter les preuves intangibles de l’utilisation de gaz sarin avancé par l’administration Obama et notamment les échantillons sanguins. Greg Thielmann s’étonne en tant que membre de l’Association de Contrôle des armements aux USA de l’absence d’une « chaîne de contrôle concernant les échantillons physiologiques de ceux qui ont été exposés au gaz sarin« . Même s’il n’écarte pas complètement la possibilité d’utilisation de gaz sarin, il note que les accusations du rapport sont formulées avec la plus grande réserve. Plus exactement qu’elles sont « soigneusement et prudemment exprimées » (carefully and prudentially worded). Selon Philip Coyle, expert international sur le contrôle de l’armement et la non prolifération nucléaire à Washington, le peu de données fournies par l’administration Obama ne permet pas de conclure à l’utilisation de gaz sarin en Syrie.
Selon Anthony Corderman, expert au Center for Strategic and International Studies à Washington, « l’argument du gaz sarin en Syrie pourrait être un stratagème politique » visant à lutter contre l’armement du Hezbollah en Syrie.
Enfin Zanders, expert international en arme bactériologique et chimique et ancien directeur du projet de prévention contre les armes bactériologiques à Genève, remet en cause l’enquête duMonde en déclarant qu’elle pose plus de questions qu’elle apporte de réponses.
Parmi les questionnements il y a la présence de ces vidéos de rebelles portant des masques alors que le gaz sarin tue au travers de la peau, l’absence de combinaison de ces rebelles laisse à penser qu’il ne s’agissait pas de gaz sarin. Les déclarations des journalistes du Monde rapportant les propos d’un médecin qui déclare avoir fait 15 injections rapprochées d’atropine à un rebelle ayant été en contact avec le gaz ne sont pas crédibles car par leur nombre ces injections auraient été mortelles. Il s’étonne de l’absence de décès parmi le personnel médical lorsque celui-ci a été en contact avec les victimes du gaz sarin et de ses résidus d’autant plus que sur les vidéos le personnel médical porte uniquement des masques en papier qui sont inefficaces contre les effets des résidus de sarin (sur les prétendues victimes). Enfin le délai d’acheminement des victimes depuis l’endroit où elles auraient été gazées et l’hôpital lui parait incompatible avec leur survie dans un contexte d’attaque au gaz sarin. Son action étant usuellement extrêmement rapide.
Autant d’éléments qui devraient inciter les dirigeants occidentaux et leurs communiquants à la plus grande réserve au lieu que d’inciter à la guerre ce qui ne va pas sans rappeler les horreurs de l’invasion iraquienne et ses 1 million et 500.000 morts depuis 2003.
SUJET DE Mohamed Lavaky
Source :
The Herald Sarin gas use doubted. Experts don’t see evidence
Des experts états-uniens déclarent ne pas avoir pu consulter les preuves intangibles de l’utilisation de gaz sarin avancé par l’administration Obama et notamment les échantillons sanguins. Greg Thielmann s’étonne en tant que membre de l’Association de Contrôle des armements aux USA de l’absence d’une « chaîne de contrôle concernant les échantillons physiologiques de ceux qui ont été exposés au gaz sarin« . Même s’il n’écarte pas complètement la possibilité d’utilisation de gaz sarin, il note que les accusations du rapport sont formulées avec la plus grande réserve. Plus exactement qu’elles sont « soigneusement et prudemment exprimées » (carefully and prudentially worded). Selon Philip Coyle, expert international sur le contrôle de l’armement et la non prolifération nucléaire à Washington, le peu de données fournies par l’administration Obama ne permet pas de conclure à l’utilisation de gaz sarin en Syrie.
Selon Anthony Corderman, expert au Center for Strategic and International Studies à Washington, « l’argument du gaz sarin en Syrie pourrait être un stratagème politique » visant à lutter contre l’armement du Hezbollah en Syrie.
Enfin Zanders, expert international en arme bactériologique et chimique et ancien directeur du projet de prévention contre les armes bactériologiques à Genève, remet en cause l’enquête duMonde en déclarant qu’elle pose plus de questions qu’elle apporte de réponses.
Parmi les questionnements il y a la présence de ces vidéos de rebelles portant des masques alors que le gaz sarin tue au travers de la peau, l’absence de combinaison de ces rebelles laisse à penser qu’il ne s’agissait pas de gaz sarin. Les déclarations des journalistes du Monde rapportant les propos d’un médecin qui déclare avoir fait 15 injections rapprochées d’atropine à un rebelle ayant été en contact avec le gaz ne sont pas crédibles car par leur nombre ces injections auraient été mortelles. Il s’étonne de l’absence de décès parmi le personnel médical lorsque celui-ci a été en contact avec les victimes du gaz sarin et de ses résidus d’autant plus que sur les vidéos le personnel médical porte uniquement des masques en papier qui sont inefficaces contre les effets des résidus de sarin (sur les prétendues victimes). Enfin le délai d’acheminement des victimes depuis l’endroit où elles auraient été gazées et l’hôpital lui parait incompatible avec leur survie dans un contexte d’attaque au gaz sarin. Son action étant usuellement extrêmement rapide.
Autant d’éléments qui devraient inciter les dirigeants occidentaux et leurs communiquants à la plus grande réserve au lieu que d’inciter à la guerre ce qui ne va pas sans rappeler les horreurs de l’invasion iraquienne et ses 1 million et 500.000 morts depuis 2003.
SUJET DE Mohamed Lavaky
Source :
The Herald Sarin gas use doubted. Experts don’t see evidence