IRIB- Les informations ne sont pas réjouissantes! Selon des sources officieuses, à Washington,
Obama compte bien demander à Erdogan, au cours de sa prochaine
visite, à la Maison Blanche, de fermer les frontières turques, sur des
éléments extrémistes que le "Sultan" se plait d'accueillir, d'entraîner,
puis, d'envoyer se battre, en Syrie. Est-ce la fin de partie, pour le
PM turc? Les propos, pour le moins, étranges, d'Erdogan, exprimés,
vendredi, au cours d'un entretien, à la chaîne NBC, et qui ont suscité
la désapprobation même de son propre conseiller le laisse supposer. "Si
les Etats Unis décident d'une invasion terrestre de la Syrie, la Turquie
sera à leurs côtés!", a dit Erdogan à la journaliste de la chaîne. Dans
les heures suivant ces déclarations, son conseiller médiatique a tenté
de rectifier le tir, dénonçant une erreur de traduction, sans pour
autant convaincre l'opinion, qui voit, à travers le discours d'Erdogan,
le signe de détresse d'un homme "désillusionné"!! En effet, Erdogan a
toutes les raisons du monde d'être en colère contre Washington. Depuis
plus de deux ans, il multiplie les appels en direction de la Maison
Blanche, pour que celle-ci fasse une entière confiance aux Salafistes
d'Al-Nosra et qu'elle les arme, comme il faut, pour en finir avec
"l'assassin Assad". Peine perdue! Obama s'apprêterait même, suivant un
accord, survenu, il y a quelques jours, entre Lavrov et Kerry, à exiger
d'Erdogan de fermer les frontières turques aux terroristes d'Al-Nosra et
d'autres rejetons des Frères musulmans syriens. Tout le monde sait,
d'ailleurs, à quel point ce récent accord russo-américain et la décision
de la tenue d'une conférence internationale, qui l'a suivie, ont
provoqué la colère d'Erdogan et de son ministre des A.E, Davutoglu. Une
telle conférence élargie, si elle venait à avoir lieu, consacrerait la
défaite totale de la politique syrienne de la Turquie. Ankara s'est
embourbé, dans le dossier syrien, et le moindre mouvement censé écarter
la perspective d'une chute d'Assad, est une cinglante déculottée. Depuis
août 2011, des milliers de Takfiris ont piétiné les villages
frontaliers turcs, s'y sont installés, souvent, avec la famille, et
armés et entraînés, sur le sol turc, ils ont franchi les frontières
syriennes. Le Sud de la Turquie est un réel Turkistan!! Erdogan a même
amorcé le soi-disant processus de paix avec le PKK, dans l'espoir de
pouvoir déteindre sur les kurdes syriens et les faire se remonter contre
Assad. Pour de nombreux analystes, le choix de Seyyda et de Hitto, à la
tête de la Coalition des opposants syriens, fait partie du projet
turco-qatari d'impliquer les kurdes, dans le conflit anti-Assad. cela
fait deux ans qu'Ankara insiste, pour obtenir le feu vert de l'OTAN et
de la Ligue arabe à une intervention militaire, en Syrie, ou à
l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne, au-dessus de la Syrie,
ou encore à la livraison d'armes de haute gamme aux terroristes
takfiris, pour qu'ils étendent leur emprise, sur les régions
frontalières d'Idelb d'Azaz et d'Alep.
Al l'heure qu'il est,
l'argument chimique est le dernier atout entre les mains d'un Erdogan
aux abois. Le Premier ministre et son MAE n'ont qu'une seule crainte :
être contraints à abandonner la partie, la tête basse! Accuser Assad
d'avoir utilisé l'arme chimique contre ses opposants leur semble, ainsi,
un dernier recours, dans un jeu, dont les tendances s'inversent, avec
une croyable vitesse, dans un sens défavorable au projet ottomaniste
d'Erdogan. Le rêve de faire renaître un Empire des Frères musulmans, en
étroite collaboration avec le Qatar, l'Egypte et la Tunisie, va faire
long feu, si la conférence internationale sur la Syrie, en présence des
représentants d'Assad, venait à avoir lieu. Le risque est de voir Assad
se maintenir au pouvoir. Dans ce cas, non seulement, l'Occident, mais
aussi, ses satellites, et, surtout, la Turquie, devront revoir leur
position, d'autant plus que la Russie et la Chine, d'une part, le
Hezbollah et l'Iran, de l'autre, ont fait preuve de fermeté et démontré
vouloir rester, jusqu'au bout, aux côtés d'Assad. Et puis, Assad a
prouvé être beaucoup plus intelligent que certains de ses adversaire, et
qu'il comprend, avec une finesse digne d'un médecin, les symptôme du
mal, qui a rattrapé le Moyen-Orient. La question qui se pose est, dès
lors, la suivante : comment Erdogan compte-il convaincre l'opinion
turque, après la terrible erreur qu'elle vient de commettre, dans le
dossier syrien? Il serait éminemment difficile de faire effacer de la
mémoire collective tous les mots toutes les phrases qu'il a employés
contre Assad, et qui se sont avérés faux! Des morts et des phrases
passionels plutôt que rationnels et émanant d'un coup de colère, comme a
l'habitude d'en faire, si souvent, l'expérience Erdogan. Bref , le ciel
des ambitions du sultan semble bien obscurci et aucun éclairci n'est
visible à l'horizon......Les attentats à la voiture piégée de Reyhanli
sonnent, bel et bien, la fin de partie......