10 septembre, 2013

Turquie: un jeune manifestant tué lors de heurts avec la police


Un manifestant âgé de 22 ans a été tué lundi soir dans le sud de la Turquie lors d’affrontements avec la police, portant le bilan de la fronde anti-gouvernementale depuis juin en Turquie à six morts, ont rapporté les médias turcs.
Le jeune homme, Ahmet Atakan, touché de plein fouet à la tête par une grenade lacrymogène faisait partie d’un groupe de jeunes gens rassemblé à Antakya à la mémoire de l’une des victimes du mouvement de contestation contre le pouvoir, a précisé l’agence de presse Dogan.
Au nombre d’environ 150, les manifestants se sont heurtés à la police antiémeute, qui a fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau, selon les chaînes de télévision.
Blessé par un projectile contenant du gaz, l’homme est décédé à l’hôpital.
Antakya, située à proximité de la frontière syrienne, est l’une des villes de Turquie où se sont déroulées des manifestations antigouvernementales en juin.
En plus des six morts désormais recensés, plus de 8.000 personnes ont été blessées lors de ce mouvement de contestation sans précédent contre le régime islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002.
Depuis le début de septembre et la rentrée universitaire, les manifestations dénonçant la dérive autoritaire du pouvoir ont repris graduellement, à Istanbul et Ankara notamment, mais sans l’ampleur qu’elles avaient prises en juin.
De violents affrontements ont opposé lundi à Istanbul la police turque à des centaines de manifestants rassemblés pour soutenir un adolescent de 14 ans plongé dans le coma depuis la fronde, lui aussi victime d’un projectile tiré par les forces de l’ordre.
Des appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux pour mardi soir sur la place de Taksim, lieu emblématique de la contestation, ainsi que sur l’autre rive, asiatique, de la métropole turque.
Des manifestations sont également prévues mardi pour dénoncer la violence policière dans la capitale turque où, depuis plusieurs jours, des étudiants sont mobilisés avec le soutien des cercles d’opposition contre un projet municipal qui prévoit de faire passer une route sur le campus de l’université du Moyen-Orient (ODTÜ). Ce projet prévoit l’arrachage de plus de 3.000 arbres.
Le mouvement de contestation antigouvernemental de juin dernier est parti de la mobilisation d’une poignée de militants écologistes opposés à un projet de réaménagement de la place Taksim d’Istanbul qui prévoyait la destruction d’un petit jardin public, le parc Gezi, et de ses 600 arbres.
Sa répression brutale a sérieusement entamé l’image de M. Erdogan.

Copyright 2013 Agence France-Presse.

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