A Paris, la
boutique Sephora (une chaîne de distribution de produits cosmétiques)
des Champs-Elysées, qui enregistre annuellement six millions de clients,
autant que la Tour Eiffel, ne pourra plus rester ouverte jusqu’à minuit les jours de la semaine et jusqu’à 1 heure du matin les weekends.
Les
syndicats du commerce ont en effet estimé que les ouvertures nocturnes
de Séphora étaient contraires aux intérêts des salariés, et ils ont
porté plainte contre la boutique. La Cour d'appel de Paris a statué que
le magasin devrait fermer tous les soirs à 21 heures… L’heure
« à laquelle le jour se lève seulement sur l'ex-plus belle avenue
commerciale du monde », écrit Jean-Francis Pécresse dans le quotidien
économique français Les Echos. Selon le jugement, la boutique dispose de 10 jours pour s'adapter à ses nouvelles heures d’ouverture.
Avant
Séphora, Apple, Monoprix et Uniqlo, et d’autres commerces avaient eux
aussi souhaité s’adapter à la demande des clients de pouvoir effectuer
leurs achats en soirée, et ils s’étaient aussi confrontés aux syndicats
qui les avaient poursuivis au tribunal, et ce malgré l’accord des
salariés volontaires pour ces ouvertures en nocturne. Dans le cas
d’espèces, Séphora accordait une prime de 25% pour ceux qui étaient
prêts à travailler tard en soirée.
L'année
dernière, la chaîne de bricolage Bricorama s’était vue interdire
d’ouvrir ses 32 magasins de la région parisienne le dimanche, afin de se
conformer à la loi sur le repos dominical.
Sephora
a indiqué que la boutique des Champs Elysées réalise 20% de son chiffre
d’affaires après 21 heures, et que cela faisait travailler 58
personnes. La chaîne dit qu’elle envisage désormais de licencier 45
personnes à la suite de la décision du tribunal.
«En
vertu d'un sain principe démocratique, le droit d'ouvrir le soir ne
devrait plus relever que d'un accord majoritaire d'entreprise, au lieu
de dépendre, jusque dans ses moindres détails, d'une effrayante
compilation de lois et règlements dont le seul résultat est de confier
au juge judiciaire l'avenir de rares opportunités de croissance »,
estime Jean-Francis Pécresse.
« Comment
on s'imagine que l'on va pouvoir renouer avec la croissance en
empêchant les gens qui le souhaitent de travailler plus? Réglementation
punitive sur l'ouverture du dimanche, contraintes d'ouverture le soir,
35h (que Sarko n'a d'ailleurs même pas eu le courage de supprimer), et
re-fiscalisation des heures supplémentaires. Sans parler de la fiscalité confiscatoire. Aberrant », déplore Marc Fiorentino sur le blog MonFinancier.
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