25 septembre, 2013

Le pays où l'on interdit de travailler


Les syndicats du commerce ont en effet estimé que les ouvertures nocturnes de Séphora étaient contraires aux intérêts des salariés, et ils ont porté plainte contre la boutique. La Cour d'appel de Paris a statué que le magasin devrait fermer tous les soirs à 21 heures… L’heure « à laquelle le jour se lève seulement sur l'ex-plus belle avenue commerciale du monde », écrit Jean-Francis Pécresse dans le quotidien économique français Les Echos. Selon le jugement, la boutique dispose de 10 jours pour s'adapter à ses nouvelles heures d’ouverture.
Avant Séphora, Apple, Monoprix et Uniqlo, et d’autres commerces avaient eux aussi souhaité s’adapter à la demande des clients de pouvoir effectuer leurs achats en soirée, et ils s’étaient aussi confrontés aux syndicats qui les avaient poursuivis au tribunal, et ce malgré l’accord des salariés volontaires pour ces ouvertures en nocturne. Dans le cas d’espèces, Séphora accordait une prime de 25% pour ceux qui étaient prêts à travailler tard en soirée.
L'année dernière, la chaîne de bricolage Bricorama s’était vue interdire d’ouvrir ses 32 magasins de la région parisienne le dimanche, afin de se conformer à la loi sur le repos dominical.
Sephora a indiqué que la boutique des Champs Elysées réalise 20% de son chiffre d’affaires après 21 heures, et que cela faisait travailler 58 personnes. La chaîne dit qu’elle envisage désormais de licencier 45 personnes à la suite de la décision du tribunal.
 «En vertu d'un sain principe démocratique, le droit d'ouvrir le soir ne devrait plus relever que d'un accord majoritaire d'entreprise, au lieu de dépendre, jusque dans ses moindres détails, d'une effrayante compilation de lois et règlements dont le seul résultat est de confier au juge judiciaire l'avenir de rares opportunités de croissance », estime Jean-Francis Pécresse.
« Comment on s'imagine que l'on va pouvoir renouer avec la croissance en empêchant les gens qui le souhaitent de travailler plus? Réglementation punitive sur l'ouverture du dimanche, contraintes d'ouverture le soir, 35h (que Sarko n'a d'ailleurs même pas eu le courage de supprimer), et re-fiscalisation des heures supplémentaires. Sans parler de la fiscalité confiscatoire. Aberrant », déplore Marc Fiorentino sur le blog MonFinancier.

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