06 septembre, 2013

Au G20, le Japon appelle à améliorer les relations avec la Chine


Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a appelé le président chinois, Xi Jinping, à améliorer les relations bilatérales, lors d’une première rencontre entre les deux dirigeants en marge du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg, a annoncé vendredi le gouvernement nippon.
“Le Premier ministre Abe a expliqué (à M. Xi) que nous devrions développer les relations nippo-chinoises en revenant aux relations stratégiques mutuellement bénéficaires d’avant” la montée l’an passé des tensions autour d‘îles disputées, a expliqué le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, lors d’une conférence de presse à Tokyo.
Les deux hommes se sont rencontrés jeudi en tête-à-tête à Saint-Pétersbourg, avant la première réunion des dirigeants des pays développés et émergents, a expliqué un porte-parole de l’ambassade japonaise à Moscou.
MM. Abe et Xi se sont serré la main et ont parlé pendant cinq minutes. Il s’agissait de leur première entrevue directe depuis leur arrivée au pouvoir – en décembre pour le Premier ministre japonais et en mars pour le président chinois. Il s’agissait même de la première rencontre à ce niveau entre les deux puissances asiatiques depuis l’aggravation du différend insulaire en septembre dernier.
“L‘échange fut bref, mais il est important que les dirigeants japonais et chinois aient échangé quelques mots pour la première fois depuis leur intronisation”, a souligné M. Suga.
L’agence chinoise Chine Nouvelle a rapporté pour sa part que M. Xi avait dit à M. Abe que Pékin voulait améliorer les relations “sur la base des quatre documents politiques sino-japonais”.
Ces quatre textes communs ont été adoptés séparémment entre 1972, lorsque les deux pays ont normalisé leurs relations, et 2008.
La tension est brusquement montée en septembre dernier, lorsque Tokyo a nationalisé trois des cinq îles de l’achipel des Senkaku, administré par le Japon mais revendiqué avec force par la Chine sous le nom de Diaoyu.
Cette décision japonaise avait entraîné d’importantes manifestations antinippones, parfois violentes, en Chine, pendant quelques jours. Depuis la nationalisation, Pékin dépêche régulièrement des navires gouvernementaux, et ponctuellement des avions, dans les parages de ces îles où croisent aussi des bateaux des garde-côtes nippons.
Situé à 200 km au nord-est de Taïwan, que les revendique également, et à 400 km à l’ouest de l‘île d’Okinawa (sud du Japon), l’archipel des Senkaku est inhabité. Mais il occupe un point stratégique en mer de Chine orientale et les fonds marins qui l’environnent pourraient renfermer des hydrocarbures.
Si le nationaliste Shinzo Abe a pris soin de garder une main tendue vers Pékin depuis son arrivée au pouvoir, en proposant plusieurs fois un sommet à la direction chinoise, il s’est montré intraitable sur la souveraineté des Senkaku.
Il a répété à maintes reprises qu’il s’agissait d’un territoire japonais que son pays défendrait au besoin par “la force”.
Des experts craignent un incident armé dans cette région entre les deux voisins aux relations déjà empoisonnées par le souvenir douloureux de l’occupation partielle de la Chine par les troupes japonaises entre 1931 et 1945.
Chine nouvelle a souligné sur ce point que M. Xi avait répété la position chinoise selon laquelle le Japon doit assumer franchement son passé. Pékin accuse régulièrement Tokyo de ne pas suffisament faire amende honorable pour les exactions de son armée pendant la dernière guerre, et de sous-estimer l’ampleur du traumatisme.
Le Japon affirme pour sa part s‘être déjà excusé et reproche à la Chine d’utiliser l’Histoire pour avancer ses pions sur l‘échiquier géopolitique de la région.

Copyright 2013 Agence France-Presse.

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