15 septembre, 2013

A Damas, soulagement et espoir après l'accord américano-russe


Damas - Dans les rues de Damas, l'accord sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien a provoqué un soulagement mais a surtout fait naître l'espoir que l'entente américano-russe perdurera pour mettre fin à la guerre dévastatrice en Syrie.
«Nous avons désormais plus d’espoir après cet accord. Peut-être que nous pourrons en finir avec le terrorisme et les troubles dont nous ne sommes pas responsables», lance Mouna Ibo depuis son salon de beauté dans le quartier chic d’Abou Roummané.
Elle raconte avoir ouvert son salon, «Beautiful World», «il y a un mois et demi», malgré la guerre qui ravage le pays et a fait depuis deux ans et demi plus de 110.000 morts, selon une ONG syrienne. «Je souhaite que la Syrie se redresse et que nous puissions travailler et continuer à exister», ajoute l’esthéticienne.
Sur la terrasse du café voisin, Azem, 40 ans, est attablé avec sa femme et ses deux fils. «Nous prions Dieu pour que notre problème trouve une solution et cet accord(russo-américain) est une bonne chose»
«Le président (russe Vladimir) Poutine refait de son pays un grand pays qui domine à nouveau le monde», estime-t-il. Cet employé de banque veut croire que «l’accord marchera car les Syriens meurent et souffrent tandis que l'économie est dans un piètre état».
Les Etats-Unis, qui appuient la rébellion syrienne, et la Russie, pays allié du régime Assad, ont réussi samedi à conclure un accord sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, avec la possibilité de mesures contraignantes.
Cet accord à éloigné la menace de frappes envisagées par Washington pour «punir» le régime Assad, accusé d'avoir utilisé des armes chimiques dans une attaque le 21 août près de Damas qui a fait des centaines de morts.
Le pouvoir syrien n'a toujours pas réagi à la conclusion de cet accord. L'Armée syrienne libre, la principale composante de la rébellion au régime de Bachar al-Assad, a dénoncé l'accord qui selon elle «néglige» le peuple et «ne fait aucune mention du criminel».
Dans la discothèque d’un hôtel, Wassim al-Sharif, 36 ans, est venu avec des amis danser la Salsa pour se changer les idées. «C’est une bonne solution pour le pays», dit-il. «Nous vivions en paix jusqu’à la crise, j’habitais le camp palestinien de Yarmouk qui est complètement détruit. Ma famille est éparpillée dans la ville et moi je vis à l'hôtel. C’est vraiment horrible alors il ne reste plus que l’espoir», confie ce conseiller juridique au gouvernorat de Damas.
Pour Fouad, un ingénieur de 60 ans, même si «cet accord n’a pas d’impact sur l'évolution (de la guerre) en Syrie», il souhaite «que Russes et Américains se mettent d’accord aussi sur une solution de la crise». «Il s'agit d’un accord international pour protéger les pays voisins des armes de destruction massive, et le premier bénéficiaire c’est Israël. Il faut que d'autres le complète comme par exemple Genève 2», souligne-t-il, en allusion à la conférence de paix que cherchent à organiser les deux grandes puissances.
Dans le jardin al-Jaël, en pleincentre ville, Zoura, une directrice dans une compagnie d’assurances qui promène ses deux chiens est circonspecte. «C’est possible que cet accord soit une nouvel espoir, mais moi je ne fais aucune confiance aux Américains».

© 2013 AFP

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