BlackBerry a récemment encaissé le plus gros coup de massue
de son histoire. Contraint de licencier 40% de ses effectifs, et
d’abandonner le grand public, l’entreprise canadienne tentera désormais
de se refaire une santé auprès des professionnels. Comment l’un des plus
gros géants du mobile, qui dominait il y a 3 ans encore plusieurs
marchés clés, a pu se retrouver dans une situation aussi laborieuse?
Le tactile, trop tard
Le BlackBerry Z10 est arrivé sur le marché avec plusieurs mois de retard sur l’agenda.
Tout comme Nokia, BlackBerry a commis une erreur majeure au cours de
son histoire, celle de sous-estimer la popularité de l’écran tactile.
Lorsque l’iPhone est arrivé, BlackBerry a imaginé qu’il pourrait
continuer à produire des Smartphones équipés uniquement d’un clavier
mécanique. Si l’entreprise canadienne a tenu son pari durant quelques
années, force est de constater aujourd’hui que l’énorme retard accumulé
sur ce segment est devenu la principale raison de l’échec de BlackBerry
10. L’entreprise canadienne proposait certes des écrans tactiles avec
ses terminaux BlackBerry 7, mais l’entreprise n’est jamais réellement
parvenue à se détacher de cette image du clavier mécanique, qui a été la
principale raison de son succès dès le début des années 2000, mais
également causé sa chute prématurée…
Le BlackBerry Z10
Arrivé trop tard, et vendu beaucoup trop cher, le Z10 a précipité la chute de BlackBerry.
S’il est incontestablement un très bon smartphone, le Z10 de
BlackBerry a également été victime de son arrivée tardive sur le marché
et d’un prix de vente beaucoup trop élevé, à l’heure ou le Galaxy S3 de
Samsung ou le Lumia 920 de Nokia se trouvaient facilement à 500€ en
magasin. Premier terminal à embarquer BlackBerry 10, la dernière version
du système d’exploitation, le Z10 n’est pas parvenu à séduire le
consommateur. Dans son dernier rapport financier, BlackBerry a
officiellement reconnu l’échec du terminal, en précisant que les ventes
du Z10 avaient fortement impacté les résultats du groupe.
Un système d’exploitation pas assez moderne
Face à Android et iOS, BB10 a un air beaucoup trop sérieux…
Si BlackBerry 10 a été accueilli à bras ouverts par la presse et les
entreprises, le nouveau système d’exploitation de BlackBerry n’est pas
parvenu à séduire le cœur des consommateurs. Le manque d’applications
sur le Store, l’interface très austère et la navigation jugée “trop
compliquée” par certains, ont joué en la défaveur de l’entreprise
canadienne, qui ne pouvait plus compter que sur le sex-appeal de la
marque et de son clavier mécanique pour séduire de nouveaux clients…
L’arrivée de nouveaux concurrents
Windows Phone a ravi la troisième place à BlackBerry il y a quelques semaines seulement…
Il y a quelques années encore, BlackBerry avait pour principal rival
Apple. Le voisin américain était parvenu à séduire le consommateur avec
une interface graphique innovante et un système entièrement tactile.
Depuis, de nombreux concurrents lui ont emboité le pas et de nouveaux
géants ont émergé. BlackBerry est aujourd’hui confronté au géant coréen
Samsung, et à l’arrivée d’une multitude de concurrents asiatiques qui
sont parvenus à offrir des produits aussi performants à des prix
beaucoup plus attractifs. En Occident, BlackBerry a également souffert
de la montée en puissance de Windows Phone, qui lui a ravi la troisième
position et est parvenu à gagner le cœur des développeurs. Le manque
d’engagement de la communauté de développeurs à l’égard de BB10 n’est
finalement que la conséquence logique d’un véritable chemin de croix…
Le manque d’applications
Il n’est pas toujours évident de trouver l’appli qu’on souhaite sur BlackBerry…
Aujourd’hui, les utilisateurs ne regardent finalement plus trop le
design ou les performances de l’appareil, mais plutôt le nombre
d’applications disponibles sur le Store. Et à ce petit jeu là,
BlackBerry finit bon dernier. Certes, l’entreprise a bien tenté
d’attirer les développeurs avec des offres promotionnelles, et a même
rendu son OS compatible avec les applications Android, mais le manque
d’applications natives a considérablement pesé dans la balance. Ajoutez à
cela l’interface souvent beaucoup trop austère des applications, et
vous comprendrez pourquoi le grand public ne s’est pas particulièrement
intéressé à BB10. Et puis, il faut l’avouer, BlackBerry n’a pas les
moyens d’un géant comme Microsoft, ni la chance de disposer d’un grand
parc d’appareils, à l’image de Google…
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