On ne sait pas ce qui était dit encore, mais déjà, la déclaration de Kerry ressemble à un ultimatum. Le non-dit est évident : si les inspecteurs ne sont pas admis sur les lieux, l'Occident trouvera que l'arme était appliquée par les troupes gouvernementales.
Les experts de l'ONU se trouvent à Damas dès le 18 août. Ils étaient invités pour l'enquête sur les messages concernant l'application de l'arme chimique à Alep au printemps dernier.
La déclaration du ministre des affaires étrangères de la Grande-Bretagne William Hague était aussi catégorique. « On ne peut pas laisser l'application des substances toxiques sans réponse », a-t- il dit.
L'enquête doit se passer dans les jours qui viennent. Le temps joue ici un rôle primordial. Ensuite, en très peu de jours, la qualité des preuves s'altère. Sans cela (l'admission de la commission de l'ONU et l'enquête sur l'application présumée de l'arme chimique), nous devons être prêts de nouveau à débattre cette question au Conseil de Sécurité de l'ONU. Et recevoir le mandat plus convaincant de l'ONU pour parler avec la Syrie sur un autre ton.
La Russie appelle les collègues occidentaux, membres du Conseil de Sécurité de l'ONU, à faire preuve de retenue et à attendre les résultats de l'enquête.
Selon le représentant officiel du Ministère russe des Affaires étrangères Alexandre Loukachevitch, l'Occident doit exercer l'influence sur l'opposition pour qu'il devienne possible « d’assurer la réalisation complète des tâches de la mission des experts internationaux ».
Dans un tel contexte, sur fond de la vague propagandiste antisyrienne suivante, nous trouvons inadmissibles les appels se faisant entendre, en particulier, de certaines capitales européennes, - à exercer la pression sur le Conseil de Sécurité de l'ONU et à prendre la décision d'appliquer la force déjà maintenant.
Moscou fait tout pour ne pas permettre l'internationalisation dangereuse de la crise syrienne. Dès vendredi (le 23 août), le ministre des affaires étrangères de la Russie Sergei Lavrov a tenu une série de négociations téléphoniques avec le secrétaire d'État américain John Kerry, ainsi qu'avec les ministres des affaires étrangères de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Italie, de l'Allemagne et avec la direction de l'ONU.
Il est indicatif que les sponsors de l'opposition aient entièrement ignoré les dernières informations de la télévision syrienne - que les troupes gouvernementales ont découvert de grands arsenaux chimiques des rebelles. Sans attendre même le début de l'enquête, les États-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres pays ont commencé à prendre déjà des mesures de la préparation des frappes militaires. Selon les journaux des États-Unis et de l'Europe, probablement, la Syrie doit s’attendre aux frappes des missiles.
Comme le journal britannique Sunday Telegraph l’a communiqué dimanche, Londres et Washington préparent le projet de la nouvelle résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU sur la Syrie. Elle est faite d’après le modèle de la résolution 1441, qui était élaborée pour l'Irak et qui était adoptée par le Conseil de Sécurité de l'ONU en 2002, peu de temps avant le début de l'irruption dans ce pays des troupes de la coalition internationale. Dans cette résolution, on proposait au président de l'Irak Saddam Hussein de profiter de la dernière chance pour « tenir les obligations sur le désarmement ».