01 août, 2013

Les pays émergents en ont assez de soutenir Athènes


Manifestation devant le Parlement grec contre les mesures d'austérité, le 19 septembre 2012 à Athènes 
Le Brésilien Paulo Nogueira Batista, qui représente 11 pays d’Amérique Latine au sein du comité exécutif du Fonds Monétaire International (FMI), s’est abstenu d’avaliser le versement d’une nouvelle tranche de prêt de 1,8 milliard d’euros pour la Grèce, estimant que celle-ci serait de toute façon incapable de rembourser ses prêts.
Il s'est justifié en indiquant que les difficultés politiques et économiques de la Grèce « confirmaient certaines de leurs pires craintes », et que les hypothèses de croissance et de capacité de la Grèce à supporter sa dette, qui avaient été prises par les économistes du FMI étaient bien trop optimistes. « La perception largement répandue que les difficultés induites par les politiques d’ajustement draconiennes n’apportent rien de bon a sapé encore davantage le soutien public pour ce programme d’ajustement et de réforme ». Batista a également déclaré que les représentants de la Grèce au FMI étaient quasiment sur le point d’envisager ouvertement la possibilité que la Grèce fasse défaut ou qu’elle retarde le remboursement de ses dettes au FMI.
Ses vives critiques coïncident avec l’émission récent d’un rapport du FMI qui indique que le second plan de sauvetage de la Grèce est insuffisant de 11 milliards d’euros et que les pays de la zone euro devront probablement lui verser la moitié de cette somme avant la fin de cette année. En outre, ce rapport affirme que la Grèce ne pourra pas s’en sortir sans une restructuration de l’ordre de 7,4 milliards d’euros, soit 4% de son PIB, et qui devrait être consentie dans les deux prochaines années.
Les pays en voie de développement ont toujours été réticents à l’idée que le FMI porte secours aux pays développés de la zone euro, alors que ses fonds étaient destinés à l’origine à aider les pays les plus pauvres.
La quasi-totalité de la dette souveraine grecque, qui se monte désormais à 176% du PIB, est due à des pays de la zone euros. Le mois dernier, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schaüble, alors en visite en Grèce, s’était fermement opposé à toute nouvelle restructuration de la dette grecque. « La Grèce doit cesser de faire pression pour obtenir une seconde restructuration de sa dette. Nous devons nous en tenir à ce qui a été décidé. Toute autre alternative ne serait pas dans l’intérêt de la Grèce », a-t-il dit, ajoutant qu’il n’y avait «pas de raccourci », pour défendre la politique d’austérité dont le gouvernement allemand est l’un des avocats les plus fervents.

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