Le
Brésilien Paulo Nogueira Batista, qui représente 11 pays d’Amérique
Latine au sein du comité exécutif du Fonds Monétaire International
(FMI), s’est abstenu d’avaliser le versement d’une nouvelle tranche
de prêt de 1,8 milliard d’euros pour la Grèce, estimant que celle-ci
serait de toute façon incapable de rembourser ses prêts.
Il
s'est justifié en indiquant que les difficultés politiques et
économiques de la Grèce « confirmaient certaines de leurs pires
craintes », et que les hypothèses de croissance et de capacité de la
Grèce à supporter sa dette, qui avaient été prises par les économistes
du FMI étaient bien trop optimistes. « La perception largement répandue
que les difficultés induites par les politiques d’ajustement
draconiennes n’apportent rien de bon a sapé encore davantage le soutien
public pour ce programme d’ajustement et de réforme ». Batista a
également déclaré que les représentants de la Grèce au FMI étaient
quasiment sur le point d’envisager ouvertement la possibilité que la
Grèce fasse défaut ou qu’elle retarde le remboursement de ses dettes au
FMI.
Ses vives critiques coïncident avec l’émission
récent d’un rapport du FMI qui indique que le second plan de sauvetage
de la Grèce est insuffisant de 11 milliards d’euros et que les pays
de la zone euro devront probablement lui verser la moitié de cette somme
avant la fin de cette année. En outre, ce rapport affirme que la Grèce
ne pourra pas s’en sortir sans une restructuration de l’ordre de 7,4
milliards d’euros, soit 4% de son PIB, et qui devrait être consentie
dans les deux prochaines années.
Les pays en voie de développement
ont toujours été réticents à l’idée que le FMI porte secours aux pays
développés de la zone euro, alors que ses fonds étaient destinés à
l’origine à aider les pays les plus pauvres.
La
quasi-totalité de la dette souveraine grecque, qui se monte désormais à
176% du PIB, est due à des pays de la zone euros. Le mois dernier, le
ministre des Finances allemand, Wolfgang Schaüble, alors en visite en
Grèce, s’était fermement opposé à toute nouvelle restructuration de la
dette grecque. « La Grèce doit cesser de faire pression pour obtenir
une seconde restructuration de sa dette. Nous devons nous en tenir à ce
qui a été décidé. Toute autre alternative ne serait pas dans l’intérêt
de la Grèce », a-t-il dit, ajoutant qu’il n’y avait «pas de raccourci »,
pour défendre la politique d’austérité dont le gouvernement allemand
est l’un des avocats les plus fervents.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire