Natalia Kolesnikova
La
Russie a récemment adopté une loi qui interdit la « propagande
homosexuelle », qui se définirait comme le fait, pour des personnes
lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres (LGBT) de parler devant des
enfants au sujet de l'homosexualité, de montrer des signes d’affection
en public comme se tenir la main, ou de porter un t-shirt ou un drapeau
avec le motif arc-en-ciel.
La loi,
votée en juin, interdit la « propagande des relations sexuelles non
traditionnelles », et elle prévoit des peines d’emprisonnement et de
lourdes amendes pour les contrevenants.
Mais
le 30 juin dernier, une nouvelle loi a été signée par le président
russe Vladimir Poutine pour étendre ses effets aux personnes étrangères.
Les étrangers LGBT qui y contreviendront pourront être placés en
détention pendant une durée qui pourra atteindre 14 jours, avant d’être
expulsés de Russie.
Ce nouveau
développement inquiète particulièrement les athlètes et les visiteurs
homosexuels souhaitant se rendre aux Jeux Olympiques d’hiver qui doivent
se tenir à Sotchi, en Russie, du 7 au 24 février 2014.
Le
Comité International Olympique (CIO) a tenu à rassurer les athlètes il y
a quelques jours, indiquant que cette législation ne s’appliquerait pas
aux Jeux Olympiques de 2014, et qu’il en avait « obtenu l’assurance du plus haut niveau du gouvernement en Russie ».
Mais l’Organisation a été contredite par le député
russe, qui est l’initiateur de cette loi, Vitali Milonov, et qui a
affirmé qu’elle ne pouvait pas être mise en œuvre de façon sélective, et
qu’elle s’appliquerait donc bien aux athlètes et aux visiteurs des Jeux
Olympiques. «Je n’ai entendu aucun commentaire du gouvernement de
la Fédération Russe, mais je sais qu’il agit en accord avec la Loi
Russe. Et lorsqu’une loi a été approuvée par la législature fédérale et
qu’elle a été signée par le président, alors le gouvernement n’a pas le
droit de la suspendre. Il n’a pas d’autorité pour cela », a déclaré
Milonov. Il affirme que des politiciens américains et allemands
soutiennent son action.
Les boycotts
de la communauté gay internationale se multiplient pour s’opposer à la
montée de l’homophobie en Russie, notamment sur la vodka. Certains
athlètes envisagent également de boycotter les JO de Sotchi. D’autres
ont cependant fait savoir qu’ils s’y refusaient. Le patineur de vitesse
néo-zélandais ouvertement homosexuel, Blake Skjellerup, a expliqué qu’il
pensait que la meilleure manière de faire changer les choses n’était
pas de boycotter, mais au contraire d’être présent à Sotchi. « Je ne
vais pas changer la personne que je suis uniquement en raison de
quelques-unes des lois du pays », a-t-il dit, précisant qu'il porterait
un pin avec l'arc-en-ciel sur sa tenue sportive pendant les Jeux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire