Dans
le Daily Telegraph, Ambrose Evans-Pritchard révèle que l'Arabie
saoudite a tenté de conclure un pacte secret avec la Russie pour lui
proposer une entente sur les cours du pétrole en échange de son soutien au président syrien Bachar al-Assad.
Il
y a 3 semaines, le président russe Vladimir Poutine aurait rencontré
pendant 4 heures le prince saoudien Bandar ben Sultan, le chef des
services secrets de Riyad, dans sa datcha en dehors de Moscou. Le but de
cette rencontre était de conclure un accord afin de mettre en place une
entente sur les cours et le niveau de la production du pétrole pour
assurer la stabilité des cours sur les marchés internationaux. Cet
accord aurait abouti à une alliance entre le cartel de l’OPEP et la
Russie, qui produisent ensemble plus de 40 millions de barils de pétrole
quotidiens, soit 45% de la production mondiale. Il aurait totalement
modifié la donne en matière stratégique.
«Nous
comprenons les grands intérêts de la Russie dans le pétrole et le gaz
dans le bassin méditerranéen, d'Israël à Chypre. Et nous comprenons
l'importance d'un gazoduc russe vers l'Europe. Nous ne sommes pas
intéressés pour leur faire concurrence. Nous pouvons coopérer dans ce
domaine », a dit le prince Bandar.
Il
s’est engagé à garantir le maintien de la base navale de la Russie en
Syrie en cas de renversement du régime d’al-Assad, et il a également
insinué que des attentats de terroristes tchétchènes pourraient menacer
les prochains Jeux olympiques d'hiver à Sotchi en Russie, si les deux
parties ne parvenaient pas à s'entendre. « Je peux vous garantir de
protéger les Jeux Olympiques d’hiver l’année prochaine. Les groupes
tchétchènes sont qui menacent la sécurité des Jeux sont sous notre
contrôle », aurait dit le prince, d’après les comptes-rendus de cette
réunion donnés par le journal libanais As-Safir, qui a des liens avec le
Hezbollah et qui est hostile aux Saoudiens.
Certains
experts doutent de la capacité réelle des Saoudiens à offrir des
garanties aux Russes en matière de gaz naturel. « Les Qataris ne vont
pas obéir aux ordres saoudiens », estime ainsi Chris Skrebowski, un
journaliste de Petroleum Review. L’Arabie Saoudite pourrait pousser les
cours du pétrole à la hausse en restreignant son offre, ce qui pourrait
nuire à la Russie, qui se trouve au bord de la récession et qui compte
sur un cours du pétrole voisin des 100 dollars pour boucler son budget.
Mais le reste du monde, qui assiste à une fragile reprise économique,
pourrait également en être impacté, et notamment les Etats-Unis, allié
de Riyad, qui ont déjà largement entamé leurs stocks depuis le début de
cette année.
Malgré l’ambiance
houleuse de cette rencontre, et les menaces répétées d’un « tour
dramatique » en Syrie, le président Poutine aurait décliné cette offre.
« Notre position sur Al-Assad ne changera pas. Nous croyons que le
régime syrien est le plus qualifié pour parler au nom du peuple syrien,
et pas ces mangeurs de foie », aurait-il dit, en faisant référence à une
vidéo dans laquelle on voyait un rebelle syrien dévorant le cœur et le
foie d’un soldat syrien.
Le prince
Bandar lui aurait rétorqué qu’il n’y avait « aucune échappatoire à
l’option militaire », si la Russie refusait sa proposition. Les
évènements actuels semblent lui donner raison, conclut le journaliste.
express.be
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