12 août, 2013

La photo d'Usain Bolt qui marche du tonnerre


 
Médias/Télé "Sans l'éclair, ça n'aurait pas été une photo sympa."
Le Jamaïcain a parfaitement réussi son opération reconquête du titre mondial du 100 m en maîtrisant l'orage et la rage de ses adversaires, ce dimanche à Moscou, pour confirmer sa domination sur le sprint. Usain Bolt  a donc dû faire avec les éléments, et notamment un ciel qui a craqué quelques minutes avant le départ pour déverser ses eaux sur le tartan du stade Luzhniki. L'Éclair, comme il est surnommé, s'est imposé en 9.77 secondes.
A l'issue de cette joute, un photographe de l'Agence France Presse a pris le cliché symbolisant au mieux la victoire dans cet environnement météorologique particulier. Sur le blog Making-of, Olivier Morin revient sur ce moment fatidique, en admettant que "si je réessaie pendant cinquante ans, je n'y arriverai jamais".
"Cette photo vient d'un boîtier 'remote camera' : ce sont des appareils installés sur des trépieds et qui sont télécommandés. J'avais hier soir un boîtier à la main, plus cinq autres télécommandés : je les déclenchais soit au pied, quand je le voulais, ou alors de manière synchronisée avec le boîtier que je tenais dans mes mains."

Olivier Morin avait placé son appareil 30 mètres après la ligne d'arrivée, en pariant sur une victoire du Jamaïcain. "J'ai fait la mise au point sur son couloir en me disant que c'était là que j'avais le moins de risques de me tromper." Son but : prendre une photo assez large du vainqueur, avec "le stade et un peu de ciel derrière". Le photographe s'est d'abord montré déçu du peu de réaction du vainqueur. Ensuite, lorsqu'il a passé ses images en revue, quelle ne fut pas sa surprise de constater que l'éclair, le vrai, s'était imprégné sur  quatre de ses photos.
"Deux n'étaient pas utilisables car le nuage était trop sombre et l'éclair presque fini. Il y en avait toutefois deux autres, les deux qui sont passées finalement sur le fil photo AFP, où le nuage était illuminé et où l'on voyait bien l'éclair. J'ai pensé alors que je pouvais obtenir quelque chose de pas mal, qu'avec un peu de chance, ce serait la 'bonne' photo. Au fond, l'éclair fait la photo, parce que c'est Usain Bolt ! Sans l'éclair, ça n'aurait pas été une photo sympa. Là, je me suis dit qu'elle pouvait être importante, même si je sous-estimais encore largement la réaction que j'allais déchaîner", souligne Olivier Morin.
Ce dernier admet, en toute modestie, que l'éclair fait partie de ces éléments imprévisibles. "La seule chose qui m'incombait, c'était le cadrage et le déclenchement", affirme-t-il. Avant de conclure : "J'estime donc que mon intervention dans cette photo compte pour environ 1%. Le reste, c'est la chance".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire