Une « épidémie de drogue » est en train de s’abattre sur la Corée du Nord, rapporte le Wall Street Journal,
qui évoque les conclusions d'une étude publiée dans l’édition Printemps
2013 du journal North Korea Review, intitulée «A New Face of North
Korean Drug Use: Upsurge in Methamphetamine Abuse Across the Northern
Areas of North Korea ». Elle explique que la méthamphétamine, appelée
aussi crystal meth, est sortie des usines de production gouvernementales
et qu’elle s’est maintenant banalisée dans la région du Nord de la
Corée du Nord, où se trouvent ces usines.
La méthamphétamine est une drogue de synthèse, très addictive, qui a été largement utilisée pendant la seconde guerre mondiale par les soldats des armées allemande,
américaine et japonaise. « Presque tous les adultes de cette région ont
fait l’expérience du Crystal meth et pas seulement une fois », affirme
Kim Seok-hyang, co-auteur de cette étude. J’estime qu’au moins 40 à 50%
sont gravement dépendants de cette drogue », poursuit-il.
L'étude explique comment la
production de crystal meth a succédé aux champs de pavot cultivé pour
fabriquer des drogues dérivées de l’opium destinées à l’exportation afin
de ramener des devises au pays. Au cours des dernières années, le
crystal meth a remplacé l’opium, et comme il est facile à produire, sa
production s’est déplacée des usines vers des laboratoires clandestins
privés par l’intermédiaire de certains employés de ces usines.
Ce
que l’on ne sait pas, c’est comment ces toxicomanes parviennent à se
débarrasser de leur addiction. Selon la Professeure Kim, une
ex-officielle du Ministère de l’Unification qui donne des conférences à
l’université Ewha Whomans, certains des réfugiés qu’elle a interviewés
réfutent le fait que la drogue est addictive. « Ils disent que l’on peut
arrêter quand on veut. Tout ce qu’il faut, c’est dormir toute la
journée, pendant 3 ou 4 jours ».
Selon
les spécialistes de la santé, le sevrage de la méthamphétamine
s’accompagne d’extrême fatigue, de dépression et d’anxiété. Mais selon
certains transfuges nord-coréens, les personnes dépendantes utilisent
d’autres drogues ou médicaments pour les aider à supporter les symptômes
du manque. « Les gens qui sont dépendants ne peuvent plus dormir, alors
ils achètent des somnifères sur le marché noir pour compenser les
effets de la drogue », explique Kim Young-il, qui dirige une association
de réfugiés basée à Séoul, PSCORE.
Cependant,
tous les transfuges nord-coréens qui parviennent à traverser la
frontière sud-coréenne ne réussissent pas tous à surmonter leur
dépendance à la drogue.
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