Photо: EPA
Surtout les tricheurs qui se prennent pour des
justiciers. Tels par exemple que William Hague, ministre britannique des
Affaires étrangères, qui appelle à une intervention militaire en Syrie
sans attendre les résultats de l’inspection que la commission ad hoc de
l’ONU commence aujourd’hui, lundi, à Damas pour déterminer les
responsables de l’attaque chimique qui a eu lieu jeudi dernier dans les
faubourgs de la capitale syrienne.
Dès le début de cette
tragédie les leaders occidentaux ont accusé le régime syrien d’avoir
sciemment commis ce crime sans même admettre ne serait-ce qu’un instant
que l’opposition syrienne pourrait également en porter la
responsabilité. Ils ne se donnaient pas la peine d’argumenter cette
position partiale mais se frottaient déjà les mains en évoquant les
représailles auxquelles ils soumettront le régime de Bachar al-Assad.
Personne
ne peut prédire pour l’instant quels seront les résultats de l’enquête
entreprise aujourd’hui à Damas par la commission onusienne. Je n’exclue
nullement que cette enquête pourrait confirmer la culpabilité du régime
syrien tout comme elle pourrait établir la responsabilité de
l’opposition. En attendant le verdict de la commission de l’ONU tout le
monde aurait dû normalement la boucler. Mais le Foreign Office se permet
de passer outre à cette règle élémentaire pour prétendre que
l’inspection de la commission de l’ONU ne donnera aucun résultat
concluant car les preuves matérielles auraient disparu sous les
bombardements ou auraient été falsifiées.
Or, pour le
cas où les conclusions des experts de l’ONU jetteraient un sérieux doute
sur la responsabilité du régime de Bachar al-Assad ou – horreur ! –
établiront celle de l’opposition qui avait logiquement toutes les
raisons de commettre cet acte atroce M. Hague a entrepris lundi le tir
de barrage pour annoncer que la Grande-Bretagne ne prêtera aucune
attention à l’opinion du Conseil de Sécurité de l’ONU pour décider la
manière dont elle entend régler le problème syrien. Cela pour laisser
entendre qu’il y a au sein du Conseil de Sécurité des brebis galeuses
qui ont des doutes sur la culpabilité du régime syrien.
Et dire qu’après ça ils auront le toupet de reprocher aux autres de ne pas respecter le droit international…
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