01 août, 2013

Arrêt des œuvres universitaires : La présidence de l’Université de Ouagadougou prise en otage

L’Université de Ouagadougou a connu une de ses journées sulfureuses ce 31 juillet 2013. En effet, les étudiants hébergés dans les cités universitaires de la ville ont pris d’assaut la présidence de l’UO, exigeant d’échanger avec le président Karifa Bayo. Objectif, faire retirer la décision de fermeture pour deux mois, des cités et restaurants universitaires.

Arrêt des œuvres universitaires : La présidence de l’Université de Ouagadougou prise en otage Lorsque nous arrivions sur les lieux – vers 12h - un groupe d’étudiants étaient dans les bureaux de la présidence de l’UO où on leur fait savoir que le président n’était pas là. Ressortis des bureaux, le regroupement s’est fait au milieu de cour. Se servant d’une barrique, les meneurs du mouvement scandent des slogans ponctués d’allocutions à forte connotations incitatives aux sévices sur les agents terrés dans leur bureau. « Il faut qu’ils sortent nous rejoindre sous ce soleil », lance un d’eux. « Ils », ce sont les agents de la présidence de l’UO. Ces derniers sont, pour la plupart, sortis d’eux-mêmes. S’en est suivi le sevrage d’électricité ; car, pour eux, la chaleur dans les bureaux obligerait les agents à les rejoindre. Puis, c’est le blocage du boulevard Charles De Gaulle. Passage impossible, dans les deux sens.
Vers 13h50, les étudiants interceptent une voiture – fond rouge- qu’ils escortent sur le boulevard. Là-dedans, se trouvaient les présidents de l’UO et de Ouaga II. Descendue du boulevard, la voiture sera arrêtée : il est exigé que les deux présidents sortent. Ce qui fut fait.
Avec derrière lui un groupe d’étudiants dont les principaux meneurs, le président Karifa Bayo, en compagnie de son homologue de l’Université Ouaga II, Stanislas Ouaro, a rejoint son bureau pour recevoir les étudiants. Les représentants des manifestants sont là. Place aux échanges qui ont duré plus d’une heure. Jusque-là, le boulevard était sous le contrôle des étudiants.
Entre temps, c’est la CRS (compagnie républicaine de sécurité) qui fit irruption. Et avec ces policiers menus de gaz lacrymogènes, des discussions s’engagent sur la voie. Dans ce contexte de tiraillements, le président Stanislas Ouaro s’est rendu sur le boulevard pour inviter les étudiants à regagner la cour de l’Université pour continuer les discussions en interne. Peine perdue !
Jusqu’au moment – 16h - où nous quittions les lieux, le boulevard n’était pas encore libéré.

Mais qu’en est-il exactement des raisons de cette manifestation ?

en croire Serge Bayala, les étudiants vivant dans les cités universitaires ont été informés qu’ils doivent libérer impérativement les cités. De plus, ils devront assister à l’arrêt de toutes les autres œuvres sociales durant tout la période des vacances, étalée sur deux mois à partir du 1er août.
Face à cette situation, les étudiants ont décidé « de faire la pression sur les autorités afin qu’elles reviennent à des décisions responsables », a lancé le jeune Bayala.
A direction générale du CENOU, on dit, selon Serge Bayala, que la décision d’arrêt des œuvres sociales est venue du ministère en charge des Enseignements secondaire et supérieur. Or, pour lui, les autorités doivent savoir qu’à Ouagadougou, l’année académique est « irrégulière » de sorte qu’on ne puisse dire que les vacances vont de telle date à telle autre, arrêter les œuvres sociales sur cette période. « Nous sommes dans un imbroglio total, et c’est de leur responsabilité », a lancé tout furieux, M. Bayala.

Les étudiants ont encore 15 jours dans les cités

Les présidents Bayo et Ouaro étaient en réunion avec leur ministre de tutelle, Moussa Ouattara autour d’autres questions. Mais la manifestation semble leur avoir soumis incidemment la question des œuvres sociales durant les vacances qui s’annocent.
La direction générale des œuvres universitaires est une structure indépendante de la présidence de l’Université, a relevé le président de l’UO. De ce fait, précise-t-il, les présidents des deux universités ne peuvent jouer que le rôle facilitateur dans les problèmes qui opposent les étudiants à la direction générale du CENOU. C’est du moins, ce qui semble avoir été fait ce jour. En effet, le président Karifa Bayo confie avoir appelé le directeur général du CENOU qu’il a passé aux étudiants qui ont acquis la promesse de rester dans les chambres durant 15 jours et d’ouverture partielle des restaurants universitaires. Et de poursuivre, « j’ai dit, prenez ça déjà, et négocier avec lui pour savoir les restaurants qui seront ouverts pendant ce temps ». Les étudiants, pourront, espère le président Bayo, continuer les négociations avec le DG du CENOU pour améliorer ces acquis.
Fulbert Paré
Lefaso.net

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