Des squelettes décapités avec leur tête posée sur leurs jambes. C'est ce qu'ont découvert récemment des archéologues sur le chantier d'une route près de la ville de Gliwice, dans le sud de la Pologne, rapporte le journal anglais The Telegraph. Cette macabre mise en scène indiquerait que les individus enterrés ont été accusés de vampirisme et donc soumis à une exécution rituelle pour s'assurer qu'ils restent bien morts.
Deux hypothèses sont envisageables concernant cette exécution. Soit ils ont directement été décapités, soit ils ont été pendus et le sont restés jusqu'à ce que la chair se décompose et que la tête se détache du corps. Dans les deux cas, la tête est posée sur les jambes du cadavre dans l'espoir que le mort ne puisse la retrouver et donc ne revienne des morts.
La question de la datation des tombes reste cependant en suspens. Jaceb Pierzak, un des archéologues du site, a indiqué que les squelettes ont été découverts sans bijoux, boucles de ceinture, boutons ou autre chose permettant de déterminer le moment de leur enterrement.
Une brique dans la bouche
Ces pratiques sanglantes n'étaient pas rares chez les peuples slaves dans les décennies suivant l'adoption du christianisme à la place du paganisme. A cette période, la définition du vampirisme était bien plus large que celle que nous avons aujourd'hui. Il suffisait de déposer de la nourriture sur les tombes des proches – une ancienne pratique chamanique – pour être accusé de vampirisme et être promptement exécuté. Une méthode comme une autre pour faciliter l'implantation du christianisme.
En 2010, des archéologues italiens avaient effectué une découverte similaire sur une île de la lagune vénitienne, en mettant au jour un squelette d'une femme âgée d'une soixantaine d'années ayant vécu au XVIe siècle. Fait particulier, une brique était encastrée dans sa bouche que les archéologues ont interprétée comme un exorcisme contre une vampire. Cette explication a toutefois été contestée, comme le raconte le blog du Monde Passeur de sciences.

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