31 juillet, 2013

Macky Sall, Alassane Ouattara : Possibles médiateurs au Burkina ?

Entre le pouvoir burkinabè et l’opposition, rien ne va plus. Dimanche 28 juillet 2013, alors que les premiers se félicitaient d’avoir pu tenir le pari de l’organisation des élections sénatoriales, les seconds eux, reprenaient la rue pour crier leur indignation. Tout en maintenant qu’ils s’opposeraient par tous les moyens à une nouvelle candidature du président Compaoré à la présidentielle de 2015. Au sein de l’opinion nationale, certains n’hésitent plus à en appeler à l’intervention d’une médiation. Du président sénégalais ou ivoirien lequel pourrait faire l’affaire ? Ou peut-être les deux à la fois…



      Macky Sall, Alassane Ouattara : Possibles médiateurs au Burkina ? Dimanche 28 juillet 2013, la confrontation autour de la mise en place du Sénat et de la probable modification de l’article 37 au Burkina, a pris une tournure dramatique par endroit : elle a dégénéré en affrontements violents avec les forces de l’ordre dans certaines villes du pays. C’est notamment le cas à Bobo Dioulasso et à Ouahigouya ou un jeune homme a perdu un œil dans les affrontements avec la police.
A Ouagadougou, les responsables de l’opposition sont parvenus après bien d’efforts, à canaliser les ardeurs d’une foule très remontée et prête à en découdre.
Et dire que l’heure ne semble pas être à l’apaisement. Dans le camp du pouvoir en effet, les responsables n’hésitent pas à mettre en garde l’opposition. C’est le cas du secrétaire exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès, CDP. Pour qui, l’opposition « n’a pas le monopole de la violence ».
Face à cette cristallisation des positions, faut-il attendre que la violence s’exprime à nouveau avant d’agir ? Pour bien de gens en effet, une médiation s’impose donc, et dès à présent.

Sénégal ou Côte D’Ivoire ?

En visite officielle au Burkina, Macky Sall dont le pays a supprimé le Sénat pourrait-il faire office de médiateur/facilitateur entre les frères burkinabè ? Il en a sans doute les qualités.
Contrairement à son prédécesseur qui disputait farouchement le leadership dans la sous-région au Chef de l’Etat burkinabè, lui, garde une approche moins heurtée.
A Ouagadougou, il a intelligemment négocié son virage en répondant à la question de l’opportunité de la création d’un Sénat. Finalement, en l’écoutant, chaque camp a pu trouver dans les mots du sénégalais, de quoi conserver ses arguments intactes.
Ou alors l’ivoirien Alassane Dramane Ouattara pourrait-il lui aussi travailler dans le sens d’un retour d’ascenseur à Ouagadougou ? Les rapports entre ADO et Compaoré sont bien meilleurs, « excellents » disent certains… En tout cas, ils sont nettement mieux que ce qu’ils n’étaient sous la présidence Gbagbo. Et même qu’ils datent d’assez longtemps déjà. Ce qui pourrait, le cas échéant, constituer un atout de poids.
A l’évidence, les solutions existent pour aider le Burkina à sortir de la logique de blocage qui se profile à l’horizon. Mais à condition que toutes les parties partagent la même vision sur la situation politique dans le pays. Or à l’évidence, on est encore loin de cela.
Juvénal Somé
Lefaso.net

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