16 juillet, 2013

L'UE va clairement exclure les territoires occupés de la coopération avec Israël

JERUSALEM - Israël déplorait mardi une nouvelle réglementation de l'Union européenne (UE), saluée par les Palestiniens, excluant à partir de 2014 les territoires occupés de la coopération entre l'UE et Israël.

Cette initiative coïncide avec la sixième visite du secrétaire d'Etat américain John Kerry dans la région pour tenter de relancer les pourparlers de paix israélo-palestiniens.

L'UE a minimisé la portée de ces lignes directrices adoptées en juin, qui doivent être publiées officiellement cette semaine, en parlant de clarifications ne concernant qu'un très faible nombre de cas.

Ces orientations disposent que tous les accords entre l'Etat d'Israël et l'UE doivent indiquer sans ambiguïté et explicitement qu'ils ne s'appliquent pas aux territoires occupés par Israël en 1967.

Elles sont applicables à tous les prêts et instruments financiers financés par l'Union européenne à partir de 2014, a précisé à Bruxelles la porte-parole du service diplomatique de l'UE, Maja Kocijancic.

Ces lignes directrices établissent une distinction entre Israël et les entités en Cisjordanie, à Jérusalem-Est, la bande de Gaza et le plateau du Golan, a déclaré David Kriss, un porte-parole de la délégation de l'UE en Israël, en référence aux territoires palestiniens et syrien sous occupation israélienne.

Selon de hauts responsables israéliens cités par le quotidien Haaretz, Israël se retrouvera face à un dilemme: soit signer une clause faisant référence aux lignes de 1967, qu'il récuse, soit renoncer à d'important projets de coopération avec son principal partenaire commercial.

A partir de maintenant, si le gouvernement israélien veut signer des accords avec l'Union européenne ou l'un de ses Etats membres, il devra reconnaître par écrit que les colonies de Cisjordanie ne font pas partie d'Israël, a expliqué un de ces responsables sous le couvert de l'anonymat.

Rejet de la colonisation

Le ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon, a affirmé que cette décision n'aurait guère d'effet concret, rappelant que la communauté internationale considérait déjà la Cisjordanie comme un territoire occupé.

Nous avons notre politique concernant la Judée-Samarie (Cisjordanie, NDLR) et nous continuerons à agir en fonction de notre politique et de nos intérêts, a-t-il dit.

Son collègue aux Relations internationales, Youval Steinitz, a également appelé à ne pas exagérer les retombées de cette directive administrative énervante s'appliquant seulement aux futurs accords et pas à ceux déjà signés.

Une majorité de ministres européens des Finances et des Affaires étrangères s'opposent à des sanctions ou un boycottage d'Israël, a assuré M. Steinitz, proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Un représentant des colons, Dani Dayan, a accusé dans un communiqué l'UE de s'aligner sur les exigences les plus extrémistes des Palestiniens, estimant qu'elle abandonnait de facto toute participation dans le processus de paix au Moyen-Orient.

Le président palestinien Mahmoud Abbas réclame pour revenir à la table des négociations un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d'avant l'occupation israélienne en juin 1967 comme base de discussions.

Le gouvernement palestinien a salué mardi l'initiative européenne comme une étape très importante pour arrêter la construction de colonies et mettre fin à l'occupation, selon un communiqué officiel.

Hanane Achraoui, une membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), s'est réjouie que l'UE soit passée du stade des déclarations (...) à des mesures concrètes qui auront un impact positif sur les chances de paix.

Yariv Oppenheimer, responsable de la Paix Maintenant, une ONG israélienne anticolonisation, s'est lui aussi félicité de la démarche européenne.

Les Européens, comme beaucoup d'Israéliens, estiment qu'il n'est plus possible de fermer les yeux sur la poursuite de la colonisation. Le monde a compris le bluff du gouvernement Netanyahu, a-t-il déclaré.


(©AFP /

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