© Collage : La Voix de la Russie
Après les tirs effectués par les militaires
sur les manifestants devant l’état-major de la garde républicaine, le
parti salafiste « An-Nour » a refusé de participer aux négociations avec
les nouveaux pouvoirs égyptiens. Mais récemment, les salafistes
approuvaient la destitution du président Mohamed Morsi. C’est un nouveau
témoignage d’une scission entre les islamistes égyptiens. C’est que les
Frères musulmans et « An-Nour » ont des protecteurs étrangers. Ici le
commentaire du président de l’Institut russe du Proche-Orient Evgueny
Satanovski :
« Non seulement en Egypte, mais aussi
dans tous les pays du « printemps arabe », le Qatar a soutenu et
continuera à soutenir les Frères musulmans et les mouvements alliés. Par
exemple, les leaders de « An-Nahda » en Tunisie ou ceux du « Hamas » à
Gaza. Les salafistes – c’est la créature de l’Arabie Saoudite. L’Arabie
Saoudite a chaleureusement félicité la junte militaire et Adli Mansour,
président actuel par intérim, qui ont chassé les Frères musulmans. Mais
cela montre que dans la péninsule arabique, le vieux proverbe russe « Si
la vache du voisin meurt, c’est très bien » est actuel ».
Doha et Riyad apportent un soutien à leurs protégés. En premier lieu, financier. Le journal Financial Times assure que le Qatar a « investi » en Egypte huit milliards de dollars. La chaine de télévision Al-Jazeera
du Qatar apportait au gouvernement de Morsi une aide informationnelle.
Il n’est pas étonnant qu’après la destitution de Morsi, la diffusion d’Al-Jazeera
soit interdite en Egypte, qu'il y ait eu des perquisitions dans les
bureaux de la chaine de télévision, et que le chef de l’antenne au Caire
ait été retenu.
L’Egypte n’est pas le seul pays qui
soit l’objet de lutte entre Doha et Riyad. Les deux monarchies
rivalisent aussi dans les pays du Maghreb, en Syrie, au Liban, au Yémen,
en Palestine, pratiquement sur tout le territoire du grand
Proche-Orient.
Les experts croient que la destitution de
Mohammed Morsi est un coup dur pour les positions du Qatar, en Egypte
et dans tous les pays du « printemps arabe ». S’assurant que le pouvoir
des Frères musulmans et de leurs protecteurs au Qatar n’est pas si fort
que cela, leurs adversaires dans d’autres pays commenceront une
offensive. N
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