L’Autorité de la concurrence avait annoncé étudier la vente de certains médicaments hors des pharmacies afin de faire baisser les prix. Une hypothèse « pas envisagée par le gouvernement », affirme la ministre de la Santé vendredi.
Les
pharmaciens assurent que la vente de médicaments hors de leurs propres
lieux de vente est risquée sur le plan sanitaire. - AFP
La
vente de médicaments en grandes surfaces « n’est pas envisagée par le
gouvernement », a affirmé vendredi à l’AFP la ministre de la Santé
Marisol Touraine, alors que cette hypothèse a été émise par l’Autorité
de la concurrence pour faire baisser les prix.
«
L’hypothèse d’une vente des médicaments, même non soumis à prescription
obligatoire, en grande surface, n’est pas envisagée par le
gouvernement », a indiqué la ministre, le jour du lancement de la vente
en ligne de médicaments sans ordonnance sur des sites adossés à une
vraie pharmacie.
L’Autorité de la concurrence avait annoncé mercredi étudier la possibilité d’ autoriser la vente de certains médicaments hors des pharmacies
afin de faire baisser les prix, ce qui permettrait notamment aux
grandes surfaces de s’emparer de ce marché. Elle a soumis ses
observations à consultation publique jusqu’au 16 septembre, et rendra un
avis définitif « avant la fin de l’année ».
Ce
projet de l’Autorité de la concurrence néglige le risque sanitaire,
avait auparavant mis en garde vendredi matin l’UDGPO, une organisation
représentant les pharmaciens. « L’UDGPO, qui a étudié le document de
consultation publique sur lequel s’appuie cette proposition, est
stupéfaite de constater le traitement aussi lacunaire que dénué
d’impartialité réservé par cette Autorité au risque sanitaire »,
souligne-t-elle dans un communiqué.
Le
risque sanitaire n’a été abordé dans ce document « que de manière très
rapide » et l’Autorité y a relayé « les seuls arguments des futurs
bénéficiaires de cette ouverture », par le témoignage d’une grande
surface française implantée en Italie, selon l’organisation qui dit
représenter quelque 4.000 pharmaciens.
L’UDGPO
s’interroge sur la méthode de l’Autorité et se demande pourquoi elle
n’a pas interrogé la Haute Autorité de Santé en France ou consulté les
pharmaciens. L’organisation cite notamment des études de la Food and
Drug Administration aux Etats-Unis qui, selon elle, soulignent « les
ravages de la vente libre en grandes surfaces de médicaments contenant
du paracétamol » avec notamment un risque de surdosage involontaire de
paracétamol.
Les Français peuvent depuis
vendredi acheter des médicaments sans ordonnance sur des sites internet
autorisés, une petite révolution qui a commencé à remettre en cause le
monopole des pharmaciens.
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