12 juillet, 2013

La vente de médicaments en grande surface retoquée par Marisol Touraine

L’Autorité de la concurrence avait annoncé étudier la vente de certains médicaments hors des pharmacies afin de faire baisser les prix. Une hypothèse « pas envisagée par le gouvernement », affirme la ministre de la Santé vendredi.

Les pharmaciens assurent que la vente de médicaments hors de leurs propres lieux de vente est risquée sur le plan sanitaire. - AFP
Les pharmaciens assurent que la vente de médicaments hors de leurs propres lieux de vente est risquée sur le plan sanitaire. - AFP
La vente de médicaments en grandes surfaces « n’est pas envisagée par le gouvernement », a affirmé vendredi à l’AFP la ministre de la Santé Marisol Touraine, alors que cette hypothèse a été émise par l’Autorité de la concurrence pour faire baisser les prix.
«  L’hypothèse d’une vente des médicaments, même non soumis à prescription obligatoire, en grande surface, n’est pas envisagée par le gouvernement », a indiqué la ministre, le jour du lancement de la vente en ligne de médicaments sans ordonnance sur des sites adossés à une vraie pharmacie.
L’Autorité de la concurrence avait annoncé mercredi étudier la possibilité d’ autoriser la vente de certains médicaments hors des pharmacies afin de faire baisser les prix, ce qui permettrait notamment aux grandes surfaces de s’emparer de ce marché. Elle a soumis ses observations à consultation publique jusqu’au 16 septembre, et rendra un avis définitif « avant la fin de l’année ».
Ce projet de l’Autorité de la concurrence néglige le risque sanitaire, avait auparavant mis en garde vendredi matin l’UDGPO, une organisation représentant les pharmaciens. « L’UDGPO, qui a étudié le document de consultation publique sur lequel s’appuie cette proposition, est stupéfaite de constater le traitement aussi lacunaire que dénué d’impartialité réservé par cette Autorité au risque sanitaire », souligne-t-elle dans un communiqué.
Le risque sanitaire n’a été abordé dans ce document « que de manière très rapide » et l’Autorité y a relayé « les seuls arguments des futurs bénéficiaires de cette ouverture », par le témoignage d’une grande surface française implantée en Italie, selon l’organisation qui dit représenter quelque 4.000 pharmaciens.
L’UDGPO s’interroge sur la méthode de l’Autorité et se demande pourquoi elle n’a pas interrogé la Haute Autorité de Santé en France ou consulté les pharmaciens. L’organisation cite notamment des études de la Food and Drug Administration aux Etats-Unis qui, selon elle, soulignent « les ravages de la vente libre en grandes surfaces de médicaments contenant du paracétamol » avec notamment un risque de surdosage involontaire de paracétamol.
Les Français peuvent depuis vendredi acheter des médicaments sans ordonnance sur des sites internet autorisés, une petite révolution qui a commencé à remettre en cause le monopole des pharmaciens.
Source AFP

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