12 juillet, 2013

Espionnage: Snowden dénonce les pressions les Etats-Unis


L’ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden, bloqué depuis bientôt trois semaines dans un aéroport de Moscou, a convié vendredi avocats et ONG pour dénoncer les pressions des Etats-Unis visant à l’empêcher d’obtenir l’asile politique, après ses révélations sur la surveillance électronique.
“Nous avons été témoins ces dernières semaines d’une campagne illégale menée par des membres du gouvernement des Etats-Unis pour me dénier le droit à l’asile prévu par l’article 14 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme”, écrit Edward Snowden dans le message électronique reçu par de grands avocats et des responsables d’ONG à Moscou.
“J’invite les organisations des droits de l’Homme et d’autres personnalités respectées à me rejoindre à 17H00 (13H00 GMT) à l’aéroport Cheremetievo pour une brève déclaration et une discussion sur les prochaines démarches dans ma situation”, ajoute Snowden, selon le message tel qu’il a été retransmis à l’AFP par Tatiana Lokchina, de l’ONG Human Rights Watch à Moscou.
Le message a été envoyé depuis l’adresse edsnowden@lavabit.com, Tatiana Lokchina a souligné n’avoir pas de certitude de son authenticité.
“L’ampleur des menaces est sans précédent : jamais auparavant dans l’histoire les Etats-Unis n’ont conspiré pour forcer à atterrir l’avion d’un président pour le fouiller à la recherche d’un réfugié politique”, a encore écrit Edward Snowden dans ce message.
Offre d’asile politique du Venezuela
Il fait référence à l’avion du président bolivien Evo Morales, contraint à une escale à Vienne, à son retour de Moscou la semaine dernière, plusieurs pays européens dont la France lui ayant fermé leur espace aérien sur la foi d’informations selon lesquelles Edward Snowden se trouvait à bord.
L’aéroport de Cheremetievo, dans la zone de transit duquel se trouve depuis le 23 juin Edward Snowden, recherché par les Etats-Unis pour espionnage depuis ses révélations fracassantes, a confirmé à l’AFP la rencontre, à laquelle les personnes invitées sont conviées une demi-heure à l’avance, à 16H30 (12H30 GMT).
“Je peux confirmer que Mr Snowden aura une rencontre avec des défenseurs des droits de l’Homme sur le territoire de l’aéroport”, a indiqué une porte-parole de Moscou-Cheremetievo, Anna Zakharenkova.
Plusieurs grands avocats russes, des défenseurs des droits de l’Homme dont Sergueï Nikitine, d’Amnesty International, et le délégué russe aux droits de l’Homme Vladimir Loukine, ont indiqué avoir reçu une telle invitation.
Edward Snowden, arrivé le 23 juin à Moscou depuis Hong Kong où il s‘était d’abord réfugié, a reçu une offre d’asile politique du Venezuela et de deux autres pays d’Amérique latine, ainsi que le soutien de Cuba.
Mais il n’est jamais monté dans le vol Aeroflot Moscou-La Havane qui est le seul à pouvoir le rapprocher d’un probable asile à Caracas.
“Nous avons reçu une telle invitation de sa part”, a confirmé par téléphone à l’AFP l’avocat Guenrikh Padva, connu pour voir défendu notamment Mikhaïl Khodorkovski.
Le cas Snowden ne concerne pas le Kremlin
Me Guenri Reznik, un autre ténor du barreau de Moscou connu pour ses positions de défense des droits de l’homme, a indiqué lui aussi avoir été invité.
“Je pense que Snowden va demander l’asile politique en Russie, en raison de sa crainte de voir l’avion dans lequel il se trouverait contraint de se poser là où il ne voudrait pas se retrouver”, a également déclaré Me Reznik à l’antenne de la radio Echo de Moscou.
Me Reznik a indiqué, contrairement à Me Padva, qu’il pensait pouvoir se rendre à cette rencontre.
La route aérienne empruntée normalement par le vol Moscou – La Havane passe non loin des côtes américaines, ce qui a suscité des questions au point que le président américain Barack Obama a dû affirmer fin juin qu’il n’allait “pas envoyer des avions” pour intercepter Edward Snowden.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a maintenu vendredi que le cas Edward Snowden ne concernait pas la présidence russe.
“Nous ne savons rien, ce n’est pas une question qui est à l’agenda du président ni de l’administration du Kremlin”, a déclaré M. Peskov à l’agence Ria Novosti. Il a ajouté qu’aucun représentant du Kremlin n’avait été convié.
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