+ VIDEO - Les services de renseignement américains auraient espionné dans le cadre de Prism plusieurs bureaux de l’Union européenne, mais aussi l’ambassade de France à Washington et la représentation française à l’ONU. La polémique enfle.
Micros,
infiltration du réseau informatique et téléphonique : toute la panoplie
y est. Les nouvelles révélations sur l’étendue des réseaux d’espionnage
américain, par l’hebdomadaire « Der Spiegel »
ont déclenché un tollé en Europe. L’Union européenne, ses Etats
membres et ses institutions seraient également, et depuis de longues
années, la « cible » de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA).
Selon les journalistes du « Spiegel » qui disent avoir eu accès à un document confidentiel daté de septembre 2010 grâce à Edward Snowden
, l’ancien agent de la NSA aujourd’hui en fuite, non seulement les
services secrets américains surveillaient les communications
électroniques dans le monde entier, mais ils espionnaient plus
particulièrement les représentations diplomatiques de l’Union
européenne.
Le document suggère que des
micros étaient installés dans le building de l’Union à Washington DC, et
que le réseau informatique était également infiltré permettant de lire
les mails et les documents internes. La représentation de l’Union à
l’ONU était surveillée de la même manière et la NSA avait même étendu
ses filets jusqu’à Bruxelles. Du coup est revenue hier à la surface une
affaire d’écoutes jamais élucidée – apparemment faute de volonté
politique – sur le réseau téléphonique et Internet du bâtiment Justus
Lipsius, le siège du Conseil de l’Union européenne qui remontait quand
même jusqu’au quartier de l’Otan, à Bruxelles.


La France parmi les cibles
La
France, l’Italie et la Grèce figuraient parmi les 38 « cibles »
surveillées par l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), selon
les documents communiqués dimanche au Guardian par l’ancien consultant de cette agence
, Edward Snowden. L’un des documents de la NSA révèle que les activités
d’espionnage électronique de l’agence prenaient pour cibles les
ambassades à Washington et les représentations de ces pays à l’ONU, a
rapporté le quotidien britannique The Guardian sur son site Internet.
Des
tentatives d’écoute ont visé les ambassades de France, d’Italie et de
Grèce à Washington. Le Japon, le Mexique, la Corée du Sud, l’Inde et la
Turquie ont également été cités parmi les cibles d’opérations de
surveillance électronique dans un document datant de 2010.
Selon
les documents consultés par le Guardian, l’opération ayant pris pour
cible l’UE aurait eu pour objectif d’en savoir plus sur les dissensions
entre les pays membres de l’UE. L’opération de surveillance de la
représentation française à l’ONU a été baptisée « Blackfoot » et celle
visant l’ambassade de France à Washington « Wabash ».


Nombreuses réactions
Côté Europe, les réactions ont été aussi outrées que nombreuses. « Entre partenaires, on n’espionne pas ! », a lancé la commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding. «
On ne peut pas négocier sur un grand marché transatlantique s’il y a le
moindre doute que nos partenaires ciblent des écoutes vers les bureaux
des négociateurs européens », a-t-elle estimé, A Berlin, la ministre de la Justice a aussi réclamé des comptes : «
Il faut que, du côté américain, on nous explique immédiatement et en
détail si ces informations de presse à propos d’écoutes clandestines
totalement disproportionnées [...] sont exactes ou non. » Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a estimé que si cela se confirmait, il s’agirait d’un « immense scandale ».
A
Paris, on en profitait pour réclamer la suspension immédiate des
discussions sur l’accord de libre-échange. Certains parlementaires
européens se montraient moins offensifs : « Russes et Chinois
doivent se marrer face aux cris d’orfraie des Européens choqués par
l’espionnage américain ! Le vrai scandale, c’est la naïveté ! » assurait ainsi, sur Twitter, Arnaud Danjean, président de la sous-commission Sécurité et Défense du Parlement européen.
Réaction américaine
Les
Etats-Unis ont indiqué dimanche soir, qu’ils allient « répondre de
façon appropriée » par les canaux diplomatiques aux demandes
d’explication de l’Union européenne, a annoncé dimanche la Direction
nationale du renseignement (ODNI) américain.
«
Le gouvernement américain va répondre de façon appropriée par ses
canaux diplomatiques et par le biais du dialogue Etats-Unis/Union
européenne entre experts du renseignement que les Etats-Unis ont proposé
d’instaurer il y a quelques semaines », a affirmé l’ODNI dans un
communiqué.
Le premier film sur l'affaire Snowden
Signe
d’une affaire aux allures rocambolesque, des cinéastes de Hong Kong ont
brûlé la politesse au géant d’Hollywood en étant les premiers à
diffuser un film sur l’affaire, une vidéo de cinq minutes, intitulé
« Verax » et diffusée sur le réseau internet YouTube.
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