02 juillet, 2013

EN DIRECT « L’Egypte ne permettra aucun retour en arrière », a déclaré le président Morsi après de multiples défections dans son gouvernement. Mohamed El Baradei est l’ancien directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Le président égyptien, Mohamed Morsi, a rejeté l’ultimatum de l’armée - AFP
Le président égyptien, Mohamed Morsi, a rejeté l’ultimatum de l’armée - AFP

VIDEO : Egypte : lâché, Morsi s’accroche

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17h43 L’armée envisagerait de suspendre la constitution

L’armée égyptienne prévoit de suspendre la constitution et de dissoudre le parlement dominé par les islamistes si le président Mohamed Morsi et l’opposition libérale ne parviennent pas à un accord de partage du pouvoir avant l’expiration de son ultimatum mercredi, a-t-on appris mardi de sources militaires.
Selon ces sources, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) n’a toujours pas finalisé les détails de sa « feuille de route », qui devrait être soumise aux forces politiques. Il envisage de confier la direction du pays à un « conseil intérimaire » jusqu’à la rédaction d’une nouvelle constitution et l’organisation d’une élection présidentielle anticipée, ont ajouté les sources.
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17h13 Les Frères musulmans appellent à résister à un coup d’Etat

Un responsable des Frères musulmans égyptiens, le puissant mouvement islamiste dont est issu le président Mohamed Morsi, a appelé mardi à empêcher un coup d’Etat après l’ultimatum fixé par l’armée, au besoin par le « martyre ». « Chercher le martyre pour empêcher un coup d’Etat est ce que nous pouvons offrir aux précédents martyrs de la révolution », a déclaré dans un communiqué Mohamed al-Beltagui, un dirigeant des Frères musulmans.
Le Parti pour la liberté et la justice, aile politique des Frères musulmans, ont comparé la situation actuelle à la prise de pouvoir par le colonel Nasser en 1952. « Les Egyptiens sont parfaitement conscients du fait que certains tentent de replonger le pays dans l’histoire et dans la dictature » a déclaré à Reuters le porte-parole du PLJ, Mourad Ali.
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16h35 L’opposition égyptienne choisit El Baradei pour la représenter

L’opposition égyptienne a annoncé mardi qu’elle désignait Mohammed El Baradei, ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), pour la représenter et préparer une transition politique.
Le « Front du 30 juin », qui rassemble les plus importants partis et mouvements hostiles au président islamiste Mohamed Morsi, a déclaré dans un communiqué que M. El Baradei serait sa « voix » et était chargé de « préparer un scénario » en vue de mettre en oeuvre une « transition politique ».
Mohammed El Baradei, prix Nobel de la paix en 2005 pour son travail au sein de l’AIEA, était revenu en Egypte en 2010 pour s’opposer au régime de M. Moubarak. Il avait ensuite activement soutenu le soulèvement contre M. Moubarak en janvier-février 2011, puis s’était positionné comme une des figures de proue de la mouvance laïque et libérale, qui réclame aujourd’hui le départ de M. Morsi et l’organisation d’une présidentielle anticipée.
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16h12 : Ban Ki-moon inquiet face aux agressions sexuelles

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé les Egyptiens « à accorder plus d’attention aux manifestantes puisque nous avons vu de nombreux cas d’agressions sexuelles au cours des manifestations ». « Jusqu’à présent, je pense que la situation a été gérée de manière plutôt pacifique, mais malheureusement il y a eu des victimes, en particulier les femmes qui ont été blessées ou tuées », a-t-il poursuivi. Le président américain Barack Obama a lui aussi exprimé ses craintes sur le sujet soulignant « qu’on ne peut pas parler de manifestation pacifique quand il y a des agressions contre des femmes ». En mars, Washington avait condamné l’augmentation des viols et des violences sexuelles commises en Egypte, critiquant les responsables locaux qui assurent que la responsabilité en incombe aux femmes.
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15h08 Au Caire, l’armée est prête à intervenir en cas de violences

L’armée est prête à se déployer dans les rues du Caire et des autres villes égyptiennes si cela s’avère nécessaire pour empêcher des affrontements entre partisans et opposants du président Mohamed Morsi, d’après des sources militaires. Une force d’action rapide est prête à intervenir depuis vendredi pour prévenir toute attaque contre les manifestants, ont-elles précisé à Reuters.
Les sources ont indiqué qu’elles étaient conscientes du fait qu’il existait dans les deux camps des éléments dangereux, islamistes radicaux d’un côté et anciens membres de l’appareil sécuritaire du président déchu Hosni Moubarak de l’autre. Des hélicoptères d’attaque Apache ont survolé le centre du Caire mardi après-midi, tournant en cercle au-dessus de la place Tahrir où sont réunis des milliers de manifestants qui demandent la démission de Mohamed Morsi.
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13h45 Démission des porte-parole de la présidence et du gouvernement

Un porte-parole du président égyptien Mohamed Morsi et le porte-parole du gouvernement ont démissionné mardi, dans la foulée de la démission de plusieurs ministres, a-t-on appris de sources officielles.
Le porte-parole de la présidence Ehab Fahmi --détaché du ministère des Affaires étrangères-- a décidé de quitter son poste, a indiqué un responsable de ce ministère à l’AFP. Le porte-parole du gouvernement, Alaa al-Hadidi, a de son côté affirmé à l’agence officielle Mena qu’il avait remis sa démission au Premier ministre Hicham Qandil.
Le ministre égyptien de la Justice a en revanche démenti mardi une démission collective du gouvernement Morsi, dont l’opposition réclame le départ. C’était une information qui avait été présentée par la chaîne Al Arabiya. « Le gouvernement n’a pas présenté sa démission et ce qui a été dit à ce sujet n’est pas la vérité », a dit Ahmed Souleimane en sortant d’un conseil des ministres présidé par le Premier ministre Hicham Kandil.
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«  Seul le peuple égyptien peut décider du sort du pays et c’est ce qu’il a fait lors du référendum constitutionnel de décembre », dit le Parti pour la liberté et la justice, aile politique des Frères musulmans, dans un communiqué diffusé mardi. Le mouvement invite par ailleurs les Egyptiens à « se rassembler pour défendre l’ordre constitutionnel et pour exprimer leur refus de tout coup d’Etat ».
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11h58 L’opposition n’est pas favorable à un « coup d’Etat militaire »

L’opposition égyptienne a affirmé mardi qu’elle ne soutiendrait aucun « coup d’Etat militaire », soulignant que l’ultimatum lancé par l’armée au président islamiste Mohamed Morsi pour « satisfaire les revendications du peuple » ne signifiait pas que les militaires voulaient jouer un rôle politique.
«  Nous ne soutenons aucun coup d’Etat militaire », affirme dans un communiqué le Front du salut national (FSN, principale coalition de l’opposition), ajoutant « faire confiance à la déclaration de l’armée (affirmant que les militaires) ne veulent pas s’investir en politique ».
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11h48 L’Onu plaide pour un « dialogue national sérieux »

Le Haut Commissariat de l’Onu aux droits de l’homme a invité mardi les autorités égyptiennes à prendre en compte les demandes de la population et à entamer « un dialogue national sérieux » pour désamorcer la crise. « Rien ne doit affecter le processus démocratique », a déclaré Rupert Colville, porte-parole de l’organisation, qui a également souligné le rôle crucial de l’armée.
Au lendemain de rassemblements monstres pour le départ du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, l’armée égyptienne lui a implicitement lancé un ultimatum en donnant 48 heures aux partis politiques pour s’entendre sur un partage du pouvoir.

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10h42 La justice réintègre le procureur général démis par Morsi

La justice égyptienne a ordonné mardi la réintégration du procureur général limogé par le président Mohamed Morsi, infligeant un revers au chef d’Etat islamiste contesté par des manifestations monstres.
«  La cour d’appel rend une décision définitive de réintégration d’Abdel Méguid Mahmoud (au poste de) procureur général », a indiqué l’agence officielle Mena. Le limogeage en novembre de ce procureur nommé du temps du président Hosni Moubarak avait provoqué une levée de boucliers chez les magistrats, qui avaient dénoncé une ingérence de l’exécutif dans les affaires de la justice.
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9h34 L’Iran demande à l’armée de respecter le « vote des électeurs »

L’Iran a appelé l’armée égyptienne à respecter « le vote des électeurs » après l’ultimatum des militaires lancé à Mohamed Morsi à la suite de manifestations de masse contre le président islamiste, a rapporté mardi l’agence officielle Irna.
« Mohamed Morsi a été élu par le vote des électeurs (...) Dans ces conditions, on attend des forces armées égyptiennes, qui ont un passé glorieux notamment dans la révolution égyptienne, de jouer son rôle pour soutenir le dialogue national en tenant compte du vote des électeurs exprimé dans les urnes », a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. Il a également mis en garde contre « une division du peuple égyptien ».
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8h43 Des opposants toujours mobilisés

Les opposants toujours mobilisés place Tahrir au Caire ont explosé de joie après cette déclaration qui pousse, selon eux, le président vers la sortie comme ils le réclament. « Morsi n’est plus notre président, Sissi avec nous », ont scandé les manifestants, en référence au général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l’armée et ministre de la Défense, dont le portait est apparu à l’écran durant la lecture de la déclaration militaire.
Après l’annonce de l’armée, des dizaines de milliers de manifestants enthousiastes ont défilé dans les rues du Caire, d’Alexandrie et d’autres grandes villes du pays. « L’armée s’est rangée au côté du peuple », a estimé le mouvement Tamarrod (rébellion en arabe), à l’origine de manifestations monstres dimanche. Quatre membres du gouvernement ont quant à eux présenté leur démission, accroissant l’isolement de M. Morsi. Les Frères musulmans, la formation d’où vient M. Morsi, se sont contentés de déclarer qu’ils « étudiaient » la déclaration militaire.
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8h00 Appels à la « retenue » par Obama

Le président américain Barack Obama a invité « toutes les parties à faire preuve de retenue », tandis que l’ONU a appelé au dialogue, en soulignant que l’issue de cette nouvelle crise aurait un « impact important » sur l’évolution des autres pays de la région.
Dimanche, la foule avait déferlé dans la capitale et dans de nombreuses autres villes aux cris de « Le peuple veut la chute du régime », le slogan déjà scandé début 2011 contre le pouvoir autoritaire de M. Moubarak.
Au moins 16 personnes ont été tuées dans tout le pays en marge des manifestations, dont huit dans des affrontements entre pro et anti-Morsi au Caire, selon le ministère de la Santé. Des affrontements similaires avaient déjà fait huit morts, dont un Américain, la semaine dernière.
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1h55 Morsi rejette l’ultimatum

La présidence a en effet rejeté mardi matin l’ultimatum de l’armée qui donnait 48 heures à Mohamed Morsi pour satisfaire les « demandes du peuple » faute de quoi elle imposerait une feuille de route. L’ultimatum lancé par les militaires est intervenu au lendemain de manifestations - d’une ampleur sans précédent - à travers le pays pour réclamer le départ du président islamiste. Affirmant que « l’Egypte ne permettra absolument aucun retour en arrière, quelles que soient les circonstances », M. Morsi s’est posé en garant de la « réconciliation nationale » et de la « paix sociale », alors que l’armée avait déclaré la semaine dernière qu’elle ne laisserait pas le pays « plonger dans un tunnel sombre de conflit et de troubles ».
Dans un message lu à la télévision, le commandement militaire a indiqué que « si les revendications du peuple n’étaient pas satisfaites durant cette période, (les forces armées) annonceraient une feuille de route et des mesures pour superviser sa mise en oeuvre ».
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères a remis sa démission mardi matin. La décision de Mohammed Kamel Mar suit d’un jour à peine celle de quatre de ses collègues - dont le ministre du Tourisme.

lesechos.fr

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