COTONOU (Xinhua) - Le grand creuset des partis
politiques de l'opposition du Bénin, l'Union Fait la Nation (UN), a
réaffirmé son opposition à toute révision de la Constitution, sans
concertation préalable entre les forces vives de la nation en général et
particulièrement, sans un dialogue effectif entre la prétendue
"majorité présidentielle" et l'opposition ainsi que les centrales
syndicales, les représentants dûment mandatés des entités religieuses,
des cercles philosophiques, des Associations de la société civile
actives dans les domaines de la gouvernance, indique un communiqué
publié ce lundi à Cotonou.
"Cette concertation devra déterminer de manière consensuelle les
problèmes majeurs qu'une révision éventuelle de la constitution
permettrait de résoudre", précise le communiqué, qui ajoute que "sans
l'observation stricte d'une telle méthodologie qui relève d'une approche
consensuelle conforme à celle de la Conférence nationale et des travaux
du Haut-Commissaire de la République, représentatif des principales
sensibilités du pays en 1990, aucune révision de la Constitution ne
saurait être acceptable".
Introduit pour une première fois en novembre 2009 au parlement pour
examen, ce projet de loi portant révision de la Constitution de la
République du Bénin n'a pas reçu l'onction de la majorité des Béninois,
où les forces politiques de la mouvance présidentielle, de l'opposition
et même la société civile ont mené pendant plusieurs mois des débats
contradictoires sur l'opportunité ou non de la relecture des textes de
cette loi fondamentale.
En réintroduisant le 7 juin dernier à l'Assemblée nationale pour son
examen, l'exécutif béninois a estimé que les raisons qui ont nécessité
la démarche de la révision de la loi fondamentale restent toujours
d'actualité et visent à asseoir au Bénin l'Etat de droit et une
démocratie renforcée sur des bases saines et solides pour un
développement économique durable de notre pays.
Pour l'exécutif béninois, ce projet de loi portant sur la relecture de
la loi fondamentale du Bénin respecte les engagements prises par la
nation béninoise à la Conférence des Forces vives de la nation de
février 1990, en ce qui concerne le mandat présidentiel de cinq ans
renouvelable une fois, la limite d'âge de 40 ans au moins et 70 ans au
plus pour tout candidat à l'élection présidentielle et enfin le type
présidentiel du régime politique.
Outre ces acquis démocratiques, souligne le gouvernement béninois, ce
projet de loi portant révision de la Constitution béninoise du 11
décembre 1990, comporte trois principales innovations répondant
parfaitement aux préoccupations de la classe politique béninoise,
notamment la création et la constitutionnalisation de la Cour des
comptes, la constitutionnalisation de la Commission électorale nationale
autonome et enfin l'imprescriptibilité des crimes économiques dans le
cadre de la moralisation de la vie publique.
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