27 juin, 2013

Washington cherche à calmer les tensions sur le cas Snowden


Le président américain Barack Obama s’est efforcé jeudi de calmer les tensions autour du sort de l’ex-consultant de la NSA Edward Snowden, toujours réfugié dans un aéroport de Moscou et que la Russie refuse de livrer aux Etats-Unis.
Alors que le cas de cet ancien consultant informatique de l’Agence nationale de surveillance américaine (NSA), auteur de révélations fracassantes sur la surveillance américaine des communications aux Etats-Unis et à l‘étranger, a tendu encore un peu plus les relations entre Washington d’une part et Moscou et Pékin d’autre part, M. Obama a tenté de dédramatiser la situation.
Indiquant ne pas avoir appelé ses homologues russe et chinois sur cette affaire, il a souligné qu’il n’avait pas l’intention de “manigancer et marchander” avec la Russie et la Chine.
“Je ne vais pas envoyer des avions pour attraper un pirate informatique de 29 ans”, a-t-il par ailleurs déclaré lors d’une visite à Dakar, faisant une petite erreur sur l‘âge de M. Snowden qui a eu 30 ans la semaine dernière.
Les Etats-Unis n’ont pourtant cessé de réclamer l’arrestation et l’expulsion d’Edward Snowden depuis qu’il est arrivé à Moscou dimanche en provenance de Hong Kong -selon la version officielle russe- et menacé la Russie et la Chine de répercussions dans leurs relations avec Washington.
De son côté, une source russe proche du dossier a estimé que le cas du fugitif était “dans l’impasse”.
“Jusqu‘à présent, Moscou n’a reçu aucune demande officielle (d’extradition, ndlr) des Etats-Unis. Il y a eu des contacts à un niveau non-officiel, par les canaux diplomatiques, pour demander d’arrêter et d’expulser” le jeune Américain, a déclaré cette source.
Mais “compte-tenu du fait que les relations bilatérales ne sont pas au beau fixe”, Moscou a refusé d’y répondre, a-t-elle ajouté.
M. Snowden “a le droit de partir où il veut, dans n’importe quelle direction (...). Nous n’avons rien à lui reprocher du point de vue juridique”, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov.
Censé devoir rejoindre Cuba pour ensuite se rendre en Equateur, pays auquel il a demandé l’asile politique, Edward Snowden semblait toutefois jeudi devoir s’installer pour plus longtemps que prévu dans la zone de transit de l’aéroport Cheremetievo de Moscou, où il est du reste demeuré invisible depuis son arrivée dimanche selon les autorités russes.
Snowden, dont le passeport a été annulé par les Etats-Unis, “n’a pas de papiers valables. Pour cette raison, il ne peut aller ni à Cuba, ni où que ce soit”, a affirmé jeudi une source proche du dossier, citée par l’agence publique Ria-Novosti.
Affirmation contredite jeudi par la chaine de télévision hispanique Univision, basée aux Etats-Unis, qui a publié sur son site la copie d’un document daté du 22 juin présenté comme un sauf-conduit émis par le consulat général de l’Equateur à Londres au nom de Snowden.
L’Equateur a nié avoir fourni un quelconque laisser-passer au jeune Américain.
Le séjour dans la zone de transit de Cheremetievo est limité en théorie à 24 heures, mais une loi russe permet d’octroyer un visa de transit de dix jours, renouvelable, à toute personne n‘étant pas en mesure de quitter la Russie en raison de “circonstances exceptionnelles”, comme une annulation de passeport, a indiqué jeudi le quotidien russe Vedomosti.
Ainsi, “Edward Snowden peut rester à Cheremetievo autant que nécessaire, jusqu‘à ce qu’on trouve pour lui un pays où il sera en sécurité”, souligne le journal.
“Mais peu de pays dans le monde n’auront pas peur d’une confrontation avec les Etats-Unis”, ajoute-t-il.
L’Equateur, qui avait accordé en 2012 l’asile au fondateur de Wikileaks Julian Assange, a annoncé jeudi renoncer à son accord douanier avec les Etats-Unis qui lui valait des tarifs préférentiels, dénonçant cet accord comme un “instrument de chantage” au moment où Quito étudie la demande d’asile de l’informaticien.
La veille, le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Patiño, avait maintenu le suspens sur cette demande d’asile, indiquant que son examen pourrait prendre un jour ou des mois.
De son côté, une commission parlementaire russe à invité l’informaticien à coopérer officiellement sur la surveillance électronique de citoyens russes par les Etats-Unis “dès qu’il aurait réglé la question de son statut légal”.
Le président russe, Vladimir Poutine, avait affirmé mardi que les services secrets russes ne profitaient pas de la présence d’Edward Snowden à Moscou pour obtenir de lui des informations sur le renseignement américain.
L’informaticien américain, qui s‘était réfugié à Hong Kong en mai avant de faire ses révélations, encourt 30 ans de prison dans son pays où il est inculpé d’“espionnage”.
Mardi, le président russe Vladimir Poutine avait affirmé que c‘était “un homme libre”.
“Plus vite il choisira sa destination finale, mieux ce sera, et pour nous et pour lui”, avait-il déclaré.
“Livrer Snowden aux Etats-Unis, c’est admettre sa faiblesse”, a observé l’analyste Alexeï Malachenko, du centre Carnegie de Moscou.
“Nous avons des problèmes réels dans nos relations avec les Etats-Unis, et cette affaire Snowden ne va que faire monter la tension, alors que personne n’en a besoin. Mais je ne pense pas qu’il puisse être expulsé”, a indiqué l’analyste.
“Les autorités russes vont recourir maintenant à toutes sortes de subterfuges pour régler ce problème et à la fin, il s’avérera que Snowden n’est jamais venu en Russie ou qu’il s’est perdu”, a-t-il estimé.
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