04 juin, 2013

Turquie: le gouvernement appelle au calme et présente ses excuses


Le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç a invité mardi les Turcs à mettre immédiatement fin aux manifestations, au cinquième jour du mouvement de protestation dirigé contre son gouvernement dans l’ensemble de la Turquie, et a présenté ses excuses aux manifestants blessés.
M. Arinç s’est dit persuadé que “les citoyens responsables vont cesser aujourd’hui” leurs protestations. “C’est ce que nous attendons d’eux”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Ankara avoir été reçu par le chef de l’Etat Abdullah Gül.
“J’en appelle à tous les syndicats, tous les partis politiques et à tous ceux qui aiment et pensent à la Turquie de le faire aujourd’hui”, a continué M. Arinç, qui est le porte-parole du gouvernement islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002.
M. Arinç a affirmé que le gouvernement turc avait “tiré la leçon” des événements des derniers jours.
Le vice-Premier ministre a aussi présenté ses “excuses à tous ceux qui ont été victimes de violences parce qu’ils sont sensibles à la défense de l’environnement”. “Je ne pense pas que nous devons des excuses à ceux qui ont causé des dégâts dans les rues et tenté d’entraver les libertés des gens”, a-t-il toutefois souligné.
“Ce qui a fait déraper les choses, c’est l’utilisation des gaz lacrymogènes par les forces de sécurité, pour une raison ou une autre, contre des gens qui avaient initialement des exigences légitimes” pour dénoncer un projet d’urbanisation, a également estimé M. Arinç, qui avait déjà regretté samedi que l’usage des gaz lacrymogènes ait pris le pas sur le dialogue.
Plus de 2.000 personnes ont été blessées lors des affrontements violents entre la police et les manifestants depuis cinq jours rien qu‘à Istanbul et Ankara, selon les ONG de défense des droits de l’Homme et les associations de médecins.
Le porte-parole du gouvernement a fait état mardi de “plus de 300” personnes blessées depuis le début du mouvement de protestation visant la politique du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui a embrasé l’ensemble de la Turquie.
A Genève, une porte-parole de la Haut Commissaire des Nations unies aux Droits de l’Homme a demandé une enquête “rapide” et “indépendante” sur le comportement de la police face aux manifestants.
“Nous accueillons favorablement le fait que les autorités admettent qu’un usage excessif de la force peut avoir eu lieu et leur appel pour une enquête sur les policiers qui auraient violé la loi et les standards internationaux des droits de l’Homme”, a déclaré lors d’un point de presse Cécile Pouilly, porte-parole de la Haut Commissaire Navi Pillay, demandant une enquête “rapide, complète, indépendante et impartiale”.
“Les responsables doivent être présentés à la justice”, a-t-elle ajouté.
La porte parole a également demandé que les manifestants blessés aient rapidement accès à des soins.
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