IRIB-Des centaines, des milliers de Syriens tombent chaque jour, chaque semaine, chaque mois.
Et cela dure depuis deux ans. Qui s'en inquiète, du moment que les
objectifs assignés à la «révolte» - que l'on sait, désormais,
commanditée par le Qatar et l'Arabie Saoudite - n'ont pu, jusqu'ici,
être atteints. Qui sont de faire chuter l'actuel régime de Damas. Aussi,
les Syriens continueront de mourir et refusent les diktats d'où qu'ils
viennent. Ceux qui combattent avec acharnement le gouvernement syrien,
réunis sous le générique de «Coalition de l'opposition» ne sont pas
Syriens - pour ceux qui se réclament comme tels - qui se sont vendus à
l'étranger pour un pouvoir dont ils ne seront, dans le meilleur des cas,
que les gérants. Le vrai centre de décision sera au Qatar et sans doute
aussi, en Arabie Saoudite. Lors du forum de l'opposition tenu à
Istanbul, la semaine dernière, il est clairement apparu que ladite
opposition n'avait aucune consistance et que ce sont le Qatar et
l'Arabie Saoudite - parrains et pourvoyeurs de fonds à la rébellion, qui
se disputent le leadership sur l'opposition syrienne - qui dictent les
priorités et tirent les ficelles. Les deux pays ont d'ailleurs exigé
l'élargissement de la Coalition et imposé leurs hommes au Conseil
national syrien. S'il y avait encore un doute quant à la réalité d'une
«opposition syrienne» il vient d'être balayé à Istanbul où les
financiers de la rébellion ont eu le dernier mot avec un compromis qui
favorise leurs intérêts plutôt que le retour de la paix en Syrie. En
effet, dès le début des événements, «l'opposition» syrienne s'est
comportée comme quelqu'un qui vient prendre possession de son domaine
exigeant, avant toute chose et sans autre forme de procès, le départ de
Assad et du «régime» syrien. C'était plus facile à dire qu'à faire, la
Syrie étant loin d'être un territoire conquis. Relayée par ses soutiens -
les Etats-Unis, la France et le Qatar notamment - l'opposition exigeait
donc le départ de Assad. Avec qui les membres de «l'opposition» - qui
s'entredéchirent et ne sont d'accord sur rien - comptaient-ils négocier?
Avec eux-mêmes? Le Qatar et son compagnon saoudien? Dans de tels cas de
figure, les négociations ont lieu entre les parties belligérantes. On
négocie avec l'ennemi, pas avec ses soutiens militaires et politique ou
ses «tuteurs». Qui sont donc ces gens qui dénoncent la dictature d'Assad
et s'avèrent plus dictatoriaux que le président syrien? En fait, ces
gens, manipulés par le Qatar, vivent pour la plupart d'entre eux à
l'étranger depuis des décennies, ont la double nationalité et perdu
toute attache avec leur pays d'origine. C'est-à-dire déconnectés de la
réalité de la Syrie. En fait, des militants syriens - qui croyaient
sincèrement que cette «opposition» allait changer les choses - ont fini
par se rendre à l'évidence et accusent la Coalition d'être désormais
«partie du problème». D'autres militants relèvent: «Nous ne pouvons pas
soutenir des gens qui sont devenus des opposants uniquement par intérêt
personnel» et d'autres de renchérir: «Nous ne voulons pas qu'un régime
égoïste vienne en remplacer un autre.» En fait, la Coalition qui
n'arrive pas à élire un président à la place de Ahmed Moaz al-Khatib,
démissionnaire, a perdu tout crédit, y compris parmi ses soutiens,
notamment occidentaux qui, cependant, ne veulent pas faire marche
arrière, mais contraints de jeter du lest. Ce qui explique que
Washington soit parvenu à un accord avec Moscou pour réactiver la
conférence internationale sur la Syrie. Washington a ainsi quelque peu
baissé le ton. Le Qatar qui imposa la rébellion à la Ligue arabe en lieu
et place de l'Etat syrien, ne cache plus le jeu prépondérant qu'il joue
dans la déstabilisation de la Syrie. De son côté, la Coalition de
«l'opposition» - composite, faite de bric et de broc - a montré son vrai
visage, celui d'exécutants incapables de donner le change. En fait, les
masques sont tombés sur le jeu trouble des uns, les manoeuvres sordides
des autres. Ainsi, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne qui
auraient dû imposer le dialogue, ont contribué à faire lever l'embargo
sur les armes à la rébellion. Dès le début, il y avait anguille sous
roche et ce qui a été abusivement qualifié de «Printemps» en Syrie, n'a
été qu'un paravent qui a créé l'opportunité de déstabiliser ce pays. La
Syrie est surtout victime des manoeuvres et des appétits du Qatar et de
ses alliés occidentaux.
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